La crise du logement n’est pas circonscrite aux métropoles, mais affecte également les régions rurales. Une étude récente menée par le réseau des Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) souligne un net recul des ventes de maisons en 2023, principalement imputable à la hausse des taux de crédit immobilier. Cette diminution des transactions a exercé une pression sur les prix, entraînant ainsi des fluctuations importantes selon les départements. Un marché immobilier en berne L’étude publiée le 22 mai dernier dresse un tableau alarmant de la situation du marché immobilier rural en France. En 2023, le nombre de maisons à la campagne ayant changé de propriétaire a plongé de 24,2 % par rapport à l’année précédente, passant d’environ 120 000 à 91 000 transactions. Cette baisse d’activité s’accompagne d’une dépréciation des prix immobiliers. La moyenne nationale dans ces secteurs a reculé de 4,3 % l’an dernier. Si cette contraction du marché est notable, elle masque des disparités régionales importantes. Dans certaines contrées, comme la Marne (-24,4 %), la Côte-d’Or (-24 %) et le Doubs (-23,7 %), les prix ont subi des dégringolades spectaculaires. À l’inverse, quelques départements ont vu la valeur de leurs biens s’envoler, comme la Haute-Savoie (+14,4 %), la Seine-et-Marne (+14,1 %), l’Essonne (+22,2 %) et même les Yvelines (+42,5 %). Des dynamiques contrastées par département Les régions les plus touchées par la crise immobilière rurale sont souvent celles qui souffrent d’un exode rural important, d’un manque d’emplois et de services, et d’une accessibilité moindre. En revanche, les localités qui ont connu des hausses de prix bénéficient généralement d’une proximité avec des centres urbains dynamiques, d’une attractivité touristique, ou d’un cadre de vie préservé. L’avenir du marché immobilier rural reste incertain. La dépréciation des biens est susceptible de se poursuivre dans les prochains mois, en raison du maintien des taux d’intérêt à un niveau élevé. Cependant, une embellie est possible si les conditions d’accès au crédit à l’habitat se détendent et si la demande pour les maisons à la campagne se maintient. De même, la reprise de ce marché passera par des actions tangibles, notamment l’amélioration de l’accessibilité des transports et la promotion des investissements dans les zones rurales. À retenir Le marché immobilier rural français traverse une période de turbulences, avec des prix en baisse et un nombre de transactions en chute libre. Cette crise s’explique par la hausse des taux d’intérêt et le durcissement des conditions d’accès au crédit immobilier. Les disparités régionales sont importantes, avec certaines zones plus touchées que d’autres. Pour redynamiser ce marché, il est nécessaire de mettre en place des politiques publiques volontaristes et ambitieuses.