Les prix immobiliers poursuivent leur chute pour le troisième trimestre consécutif. Si la baisse n’a pas encore atteint le niveau espéré par certains acheteurs, elle s’inscrit désormais dans une tendance claire, aussi bien en Île-de-France que dans les autres régions. D’après les chiffres des notaires de France et de l’Insee pour le premier trimestre 2024, les logements anciens se vendent 5 % moins cher qu’il y a un an. Un recul généralisé des prix immobiliers La chute des prix de la pierre s’est accentuée au cours des 9 mois, avec une baisse de 3,9 % au dernier trimestre 2023, après un recul de 2 % durant l’automne. Néanmoins, Élodie Frémont, présidente de la commission des statistiques immobilières et notaire dans la capitale, estime que Cette diminution des prix reste lente. Elle évoque Un marché toujours atone et n’anticipe pas de reprise à court terme. De plus, elle pense que Les Jeux olympiques vont pousser les acheteurs à l’attentisme, ce qui va ralentir les ventes. ImportantEn Île-de-France, depuis six trimestres, les prix s’essoufflent, revenant à leur niveau de mi-2019 au 31 mars dernier après une chute de plus de 8 % sur un an. Désormais, dans 11 arrondissements parisiens, le mètre carré se négocie à moins de 10 000 euros, et 7 autres (2 de plus qu’au trimestre précédent) affichent une moyenne inférieure à 9 000 euros. L’analyse des avant-contrats permet de conclure à une relative stabilité des prix parisiens dans les prochains mois. Le mètre carré devrait ainsi avoisiner les 9 370 euros (- 7,6 % sur un an). Dans le reste du pays aussi, les prix ont reculé de 4,2 % sur un an, après une précédente baisse de 2,9 %. Associée à la récente décrue des taux d’intérêt de crédit immobilier, elle devrait encourager les potentiels acheteurs à envisager à nouveau de concrétiser leur projet. Il reste que des ajustements plus marqués semblent indispensables pour réellement stimuler le marché. Poursuite de la chute des volumes de transactions L’activité immobilière continue de ralentir en conséquence. Sur les 12 derniers mois jusqu’au 31 mars, le nombre de transactions a fléchi à 822 000 unités, contre 869 000 au 31 décembre 2023 et 931 000 au 30 septembre 2023. Me Thierry Delesalle, porte-parole des notaires du Grand Paris, s’attend à repasser sous la barre des 800 000 ventes. Il s’appuie pour ces prévisions sur les volumes du premier trimestre 2024, qui décrochent de 24 % sur un an, et de 40 % en deux ans. Ces professionnels espèrent toutefois un regain de dynamisme après le coup de frein anticipé en raison des Jeux olympiques de cet été. Certains tablent notamment sur un retour sur le marché des logements acquis en vue d’une mise en location pendant cet événement. Un repli plus marqué pour les maisons On observe un écart plus important entre la baisse des prix des maisons et celle des appartements, sur l’ensemble du territoire. En région parisienne, les prix des habitations individuelles perdent 8,4 %, tandis que ceux des logements collectifs ne reculent que de 7,9 %. En province, cet écart est un peu plus prononcé, avec des diminutions respectives de 4,4 % et 3,8 %. Le renchérissement du prêt immobilier a refroidi l’enthousiasme des Français pour les maisons, qui avaient pourtant suscité un véritable engouement au lendemain de la crise sanitaire. Selon Élodie Frémont, Le nombre de financements accordés a diminué de 60 % en moins de deux ans. Élodie Frémont La Banque de France ajoute que l’encours total de nouveaux crédits distribués est tombé à 21,7 milliards sur les trois premiers mois de 2024, soit 16,3 milliards de moins qu’à la même période en 2023 (-42 %), et à 34,6 milliards en dessous de son niveau du premier trimestre 2022 (-61 %). À retenir Les prix immobiliers continuent de refluer, mais pas assez vite pour relancer le marché. La baisse des prix est plus importante pour les maisons que pour les appartements. La hausse des taux d’intérêt freine la production de crédits immobiliers et l’achat de maisons. Les professionnels se mont optimistes quant à un début de reprise après les Jeux olympiques.