En janvier, les taux de crédit commencent à fléchir. Bien qu’ils restent, en moyenne, supérieurs à 4% sur 20 ans, certains particuliers parviennent à emprunter autour des 3,80%. Et prochainement, ces taux pourraient se généraliser à tous les profils. Et si les taux inférieurs à 4% devenaient prochainement la norme ? On en est encore loin. Mais il y a enfin de l’espoir pour les emprunteurs. Après de longs mois de hausse ininterrompue des taux immobiliers, ceux-ci ont commencé à se stabiliser fin 2023. “Le plus dur semble passé”, déclarait en novembre Maël Bernier, la porte-parole de Meilleurtaux. Des taux d’emprunt moyens encore supérieurs à 4% sur 20 ans Ce n’est pas peu dire, puisque pour la première fois depuis 2 ans, le courtier observe une tendance baissière durant cette première quinzaine de janvier. Les taux d’emprunt s'élèvent en effet à 4,05% sur 20 ans, et 4,20% sur 25 ans en moyenne. Alors qu’un mois plus tôt, ils atteignaient 4,21% et 4,51% pour ces mêmes durées de prêt. Certes, si l’on compare à janvier 2022, où emprunter aux alentours des 1% sur 20 ans était considéré comme “normal”, les taux actuels demeurent hauts. Cependant, aujourd’hui, certains profils parviennent à obtenir un prêt sous la barre des 4%. En décembre, les 25% des emprunteurs les plus privilégiés ont eu un taux de 3,83% en moyenne sur 20 ans, d'après les chiffres dévoilés le 18 janvier par l'Observatoire CSA/Crédit logement. Des chiffres qui concordent avec ceux fournis par Maël Bernier : “Les excellents dossiers peuvent atteindre 3,80 % et 3,85 % sur respectivement 20 et 25 ans”. Des banques prêtes à faire des efforts Mais qui sont ces emprunteurs ? Pour le moment, “ce sont ceux qui ont des revenus supérieurs à la moyenne dans leur région, qui peuvent apporter 30% d'apport personnel et à qui il reste un peu d'épargne résiduelle après projet”, affirme la porte-parole de Meilleurtaux. En d’autres termes, ce sont principalement les « secundo-accédants », qui peuvent profiter de la vente d’un premier bien pour présenter un apport personnel plus conséquent, et tenter d'obtenir un taux avantageux. Tandis que les « primo-accédants », qui n’ont encore jamais été propriétaires, patinent encore pour arracher un prêt. Cependant, les choses pourraient très vite changer. Car l'OAT 10 ans, qui sert de boussole aux banques pour fixer leurs taux de crédit immobilier, baisse enfin en 2024, à 2,8% mi-janvier après avoir dépassé les 3,5% en octobre dernier. Une bonne nouvelle pour les emprunteurs, puisque les banques se repositionnent désormais sur le marché du crédit et se montrent prêtes à faire des efforts pour capter un maximum de dossiers. « Alors que les banques étaient jusqu’ici centrées sur les meilleurs profils, elles commencent à prendre les dossiers de clients lambda », affirme Maël Bernier. Des taux proches des 3% en fin d’année pour tous ? Mais quand les emprunteurs peuvent-ils espérer une baisse généralisée des taux ? “Le mouvement de dégel des taux devrait commencer au printemps, mais le premier grand épisode de baisse devrait intervenir au début de l’été, entre juin et juillet”, selon Capital. Pour cause, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a déclaré le 17 janvier qu’une baisse des taux directeurs [ces taux d’intérêt fixés par la BCE pour les prêts qu’elle accorde aux banques commerciales] d’ici l’été était « probable ». Et d’ici fin 2024, l’Observatoire Crédit Logement CSA prédit que les taux de crédit immobilier devraient retomber à 3,25%. C’est tout le mal que l’on peut souhaiter aux emprunteurs.