Alors que la rentrée universitaire 2023 approche, un obstacle majeur se dresse devant de nombreux étudiants : la recherche d’un logement. Cette année, le marché de l’immobilier locatif fait face à des défis considérables en raison des rénovations énergétiques et des difficultés liées à l’obtention d’un prêt immobilier, engendrant une raréfaction des biens disponibles. Une forte demande La bataille est féroce entre les aspirants locataires. Pour chaque studio en métropole, nous enregistrons entre cinquante et cent candidats, Corinne Jolly Explique Corinne Jolly, présidente de la plateforme immobilière Particulier à Particulier. Avec une augmentation de +20 % de la demande et une contraction de -17 % de l’offre, la situation est tendue. Les loyers les plus élevés se trouvent à Paris, mais c’est à Lyon et Rennes que la demande dépasse l’offre, avec respectivement 5,15 et 4,86 demandes par logement en moyenne. Une pénurie des biens à louer Pourquoi une telle tension ? ImportantSelon Yann Jéhanno, président du groupe La Forêt, la demande évolue actuellement beaucoup plus rapidement que l’offre. Ces dernières années, le marché de l’investissement locatif a régressé, passant d’un achat sur quatre dans l’ancien en 2019 à un sur cinq aujourd’hui. Les passoires thermiques en cause Le recul du marché locatif est en partie attribué aux nouvelles réglementations, notamment à l’interdiction de louer les passoires thermiques. 5,2 millions de logements sont concernés, plus particulièrement les petites surfaces prisées par les étudiants. Crise de l’offre privée traditionnelle Les contraintes de rénovation énergétique et la difficulté à trouver des entreprises pour réaliser les travaux ont entraîné un endettement supplémentaire des bailleurs, contribuant à la diminution de l’offre. En 2022, ce type de logements représentait 19,2 % de l’ensemble des biens mis en vente sur SeLoger, contre 11,2 % en 2020. Les jeunes actifs en compétition En plus de la faiblesse de l’offre, de nombreux ménages éprouvent des difficultés à obtenir un crédit immobilier en raison de la hausse des taux d’intérêt, qui s’élevaient en moyenne à 3,61 % au mois de juillet. Les ventes destinées aux primo-accédants sont passées de 50 % avant la période Covid à moins de 20 % en 2023, en raison de l’exigence d’un apport financier par les banques. Concurrence avec la location saisonnière La concurrence des locations saisonnières via des plateformes comme Airbnb a également aggravé la situation. Certains biens sont retirés du marché dans les villes touristiques, tandis que d’autres sont utilisés de manière hybride, avec des baux étudiants de neuf mois et une location touristique en été. Stimuler les opportunités d’études dans les villes moyennes Corinne Jolly propose de S’attaquer au problème fondamental en offrant davantage d’opportunités d’études dans les villes moyennes afin de désengorger les grandes métropoles. Corinne Jolly En attendant, face à la pénurie de logements individuels, la colocation émerge comme une solution viable. Cette option a fait ses preuves, particulièrement lorsque les marchés locatifs sont soumis à une forte pression. À retenir Les étudiants éprouvent de plus en plus de difficultés à se loger en raison de la pénurie de biens disponibles. Cette raréfaction de l’offre locative s’explique par plusieurs facteurs, dont la concurrence des locations saisonnières, les nouvelles contraintes pour les logements énergivores ou encore la difficulté d’accès au prêt immobilier pour les acheteurs potentiels.