Notre dernier observatoire du prêt montre que la moitié des Français sont exclus du marché. En cause, le dépassement du plafond de taux d’endettement de 35 % instauré par le Haut Conseil de Stabilité Financière, qui les prive de crédit à l’habitat. En outre, la hausse des taux d’intérêt pèse sur la capacité d’emprunt des ménages. 50 % de demandes de prêt bloquées par un endettement supérieur à 35 % L’accès au crédit immobilier est de plus en plus complexe pour les Français. Selon nos estimations, Près de la moitié des dossiers soumis au cours des six premiers mois de 2023 ont été rejetés, en raison d’un taux d’endettement trop élevé. En effet, les normes imposées par Bercy stipulent que La mensualité de remboursement du prêt ne doit pas dépasser 35 % des revenus du foyer. Pour un emprunteur sur trois, ce taux d’effort va même au-delà des 40 %. La chute du nombre de ménages finançable est d’autant plus remarquée qu’en janvier 2021, 70 % des demandes avaient eu une issue positive. Les professionnels attribuent la dégradation de la situation à la nette augmentation des taux d’intérêt. Après s’être longtemps maintenue en dessous de 2 %, voire à moins de 1 % pour les profils les plus solides, la moyenne tourne actuellement autour de 3,50 %. Pour les contrats sur 20 ans, elle avoisine 3,80 % et il est probable qu’elle franchisse la barre des 4 % cet automne. Pour Maël Bernier, notre porte-parole, Après quelques années d’effervescence, le marché se grippe en raison « un recul de la demande, une faiblesse de l’offre et un durcissement des conditions d’octroi des prêts bancaires. Maël Bernier Elle souligne par ailleurs une Accélération du mouvement baissier pour la demande au printemps 2023. Maël Bernier Érosion continue de la capacité d’emprunt liée à la hausse des taux La remontée rapide des taux d’intérêt depuis le début de l’année dernière entraîne une détérioration continue de la capacité d’emprunt des Français. Avec des taux d’intérêt de 1,2 % en moyenne en janvier 2022, l’obtention d’un crédit immobilier de 200 000 € remboursable en 20 ans nécessitait un revenu net de 2 840 € par mois. En juin dernier, les taux moyens ayant grimpé à 3,80 %, les emprunteurs devaient justifier de 3 560 € de revenus mensuels nets pour le même prêt, soit un bond de 25 % en seulement 18 mois. Et malheureusement, à en croire Maël Barnier, La tendance n’est pas près de s’arrêter. Maël Bernier Ainsi, d’un côté, les acheteurs, pénalisés par la situation, choisissent l’attentisme, en espérant une baisse plus marquée des prix de la pierre. De l’autre, de moins en moins de propriétaires mettent leur bien sur le marché, ce qui aggrave la pénurie de l’offre. Ces comportements risquent de conduire à terme à un blocage du marché. À retenir Environ 50 % des demandes de prêt immobilier sont rejetées en raison d’un endettement supérieur au plafond de 35 % imposé par Bercy. Cette situation est due principalement à la hausse des taux d’intérêt, qui réduit en outre la capacité d’emprunt des ménages. De nombreux Français se retrouvent ainsi privés de crédit immobilier.