Les professionnels de l’immobilier, et notamment les notaires, vivent des temps difficiles. De plus en plus nombreux, certains font face à une baisse de leur activité. Celle-ci est due à des taux d’intérêts élevés qui poussent les acheteurs à repousser leurs projets. Sombre époque pour les professionnels de l’immobilier. Alors que les taux d’intérêts dépassent en moyenne les 4% pour toutes les durées de crédit, et que les prix de la pierre ne baissent que timidement, les emprunteurs peinent à obtenir un prêt. Et en conséquence, les ventes patinent, dans l’ancien comme dans le neuf. Les notaires faisant de l’immobilier le cœur de leur activité frappés par la crise Parmi les professionnels impactés par la crise dans le secteur, il y a bien sûr les agences immobilières, de plus en plus nombreuses à fermer boutique. Il y a aussi les courtiers, dont le rôle est de trouver un crédit aux particuliers aux conditions les plus attrayantes. Et enfin, il y a les études notariales. Pour cause, selon l'Autorité de la concurrence, l’immobilier représente en moyenne près de 57% de leur activité, rappellent Les Echos. Et ce, devant les actes liés au droit de la famille, tels que les mariages, divorces, successions, etc. Autrement dit, quand l’immobilier va mal, le notariat va mal. Et même les plus prestigieuses études parisiennes sont affectées par la crise. Avec des conséquences sur le plan humain. En effet, les suppressions de postes « concernent plusieurs dizaines de collaborateurs » dans certaines études, témoigne Edouard Grimond, porte-parole du Conseil supérieur du notariat (CSN). Si selon lui, « la plupart des études sont affectées », les plus touchées sont celles qui n’ont pas su « garder de la trésorerie », en prévision de temps plus difficiles. Et qui aujourd’hui, ne parviennent plus à faire face à leurs charges. Notamment les coûts salariaux, qui peuvent atteindre jusqu'à 40% du chiffre d'affaires d’une étude, selon le site village-notaires-patrimoine.com. Des cessations des paiements encore peu nombreuses, mais qui devraient s’accélérer Car pour attirer les meilleurs profils, notamment durant la période faste, certaines études ont fait flamber les salaires. « Nous avions beaucoup embauché pour faire face à la hausse de l'activité, beaucoup augmenté les salaires, investi dans des locaux, du matériel pour accueillir les nouveaux collaborateurs », témoigne aux Echos un notaire installé à Suresnes, dans les Hauts-de-Seine. Cependant, à ce jour, peu d’études notariales sont en état de cessation des paiements. Et celles qui le sont étaient « déjà en difficulté avant la crise », rappelle Edouard Grimond. Mais selon lui, « d'autres dossiers vont arriver devant le tribunal. On en est au tout début ». Notamment car les ventes ne sont pas prêtes à décoller dans l’immobilier neuf, alors que dans le même temps, la concurrence dans la profession n’a jamais été aussi forte, depuis la loi Macron. Pour rappel, cette réforme entrée en vigueur en 2015 a facilité l’accès à la profession, afin de la renouveler, la libéraliser et d'augmenter le nombre de notaires.