Le fossé entre les Français finançables et ceux qui ne le sont pas continue à se creuser. De nombreuses personnes en CDD voient aujourd’hui leur emprunt immobilier refusé par les banquiers. Ces derniers manifestent en effet une réserve craintive face au caractère incertain de leurs emplois. Selon le président du réseau d’agences immobilières ORPI, cette situation reste cependant le principal frein à la dynamique du marché immobilier et représente un grand facteur de sa fragilité. La réalité du marché du travail Les statistiques de la DARES montrent qu’en 2015, 87% des embauches se font en CDD. Actuellement, le besoin vorace de flexibilité des entreprises, se reflétant à travers la croissance des emplois précaires (CDD, intérims, emplois aidés, etc.), entrave les projets immobiliers. Les banquiers montrent en effet une attitude frileuse vis-à-vis de la précarité de ces contrats de travail. C’est ainsi par exemple que la banque refuse souvent un prêt immobilier à une personne en CDD qui est pourtant en couple avec une personne en CDI. Par ailleurs, ce constat explique pourquoi ce n’est que la trentaine passée, 10 ans après avoir obtenu un emploi stable, qu’une grande majorité des Français commencent à réaliser leur projet immobilier. Appel à la prise de conscience Bernard Cadeau, président du réseau d’agences immobilières ORPI, remet en question officiellement les critères d’accès au crédit des banquiers. D’après lui, il est temps de raisonner en termes de solvabilité globale et non plus en termes de contrat de travail. Il souligne que c’est une pure hérésie de garder les anciens critères d’accès à l’emprunt immobilier, critères entièrement déconnectés de la réalité du marché du travail. Bernard Cadeau invite par conséquent les banquiers et les assureurs à agir collectivement et trouver immédiatement des solutions à ce problème inquiétant.