Une récente note de marché signée Vega IM s’est avérée très révélatrice sur la situation dans laquelle est confronté l’immobilier anglais post Brexit. La suspension de nombreux fonds immobiliers par des sociétés de gestion a de nouveau suscité la défiance des investisseurs, après que l’effet de panique du début juillet se soit estompé. Cette situation risque en effet de mettre à mal le prix de l’immobilier, puisque pour être à la hauteur des attentes des investisseurs, la société de gestion doit liquider en urgence des biens, dont des immeubles de bureau. Pour limiter les dégâts, la Bank of England et les autorités de contrôle maintiennent le système bancaire au beau fixe. Tour d’horizon sur l’impact du Brexit sur l’immobilier anglais Après l’effet de panique du 5 et 6 juillet 2016, les investisseurs ont commencé à relativiser. Leur défiance est pourtant suscitée par la suspension de plusieurs fonds immobiliers britanniques par des sociétés de gestion comme Standard Life, Aviva ou M&G. Avant le référendum, ces fonds non cotés ont adopté une stratégie inhabituelle : une position cash plus conséquente que d’habitude, mais elle ne s’est pas vraiment révélée payante. Au lendemain du Brexit, ils se retrouvent à court de liquidités, à cause des retraits des investisseurs. Pour répondre à la demande de ces derniers une cession de biens immobiliers s’impose donc comme une mesure d’urgence. On parle surtout d’immeubles de bureaux, lesquels représentent une grande partie du portefeuille d’actifs. Les prix de l’immobilier commercial risque ainsi de s’effondrer, et ce dans les semaines et mois à venir. Garder le prêt immobilier en bonne santé La Bank of England et les autorités de contrôle se veulent être les derniers remparts de l’immobilier britannique. Elles tâchent notamment à écarter le scénario du pire qui pourrait avoir un impact négatif sur les conditions d’accès au prêt immobilier au Royaume-Uni. Cette situation pourrait amener les investisseurs à douter sérieusement du système bancaire britannique. Pour l’heure, le monde de la finance craint des ventes forcées d’actifs qui impliquent des ajustements rapides des prix à hauteur de – 40 %, un scénario qui n’est pas sans rappeler celui de 2008. Premiers à en faire le constat, les investisseurs vont opérer avec un maximum de prudences. Selon Vega IM, cette ligne directive sera maintenue au moins jusqu’en novembre 2016 et jusqu’à ce que les premières valeurs liquidatives des fonds concernés soient publiées.