La chute continue des taux d'intérêt dans l'immobilier provoque une vague déferlante de rachats de crédit qui donne l'occasion aux banques de toucher de substantielles indemnités. Des pénalités très lucratives Avec des taux d'intérêt qui viennent de descendre, en moyenne et hors assurance, en dessous de 2 % en mars, les détenteurs d'un crédit immobilier sont nombreux à vouloir en profiter pour réduire le coût ou la durée de leur emprunt. Mais qu'ils choisissent de renégocier leur prêt avec leur banque ou de partir chez un concurrent, tout emprunteur doit passer par l'étape obligatoire du rachat de son ancien crédit, avant de pouvoir obtenir de meilleures conditions de taux. Il leur faut alors verser une indemnité à la banque, sous forme de pénalités pour rupture anticipée de contrat. Même si elles sont plafonnées à 3 % du capital restant dû, ces indemnités sont très lucratives pour les établissements financiers. En 2015, la production de crédits immobiliers a dépassé le record historique de 200 milliards d'euros, dont 75 milliards de crédits renégociés. Les banques ont ainsi pu mettre de côté d'importants fonds qui ont largement dépassé la baisse de leur marge nette entraînée par la chute des taux. Des renégociations toujours d'actualité en 2016 Anticipant sur une réduction du nombre de rachats de crédit en 2016, après les records de 2015, certains banquiers en ont profité pour remplir leur bas de laine. Mais au vu de la baisse des taux qui se poursuit cette année, les renégociations sont toujours favorables aux emprunteurs, malgré le coût des indemnités de remboursement anticipé (IRA). Car avec un taux d'intérêt à 1,97 % en mars, selon l'observatoire Crédit logement/CSA, les économies générées par une renégociation d'emprunts souscrits à 3,3 % en 2014 sont loin d'être négligeables. Ainsi, pour un emprunt de 200 000 € signé à 3,5 % sur 25 ans début 2014, sa renégociation à 1,75 % sur 19 ans permet à l'emprunteur de faire une économie de 45 000 €, frais inclus, à mensualité égale. Reste qu'avec des taux en dessous de 2 %, les renégociations devraient diminuer, rendant sans doute les clients plus fidèles à leur banque.