Pour les ménages les plus modestes, s’endetter sur 30 ans permettrait d’alléger les mensualités de remboursement et par conséquent, le taux d’endettement. Cependant, le risque que représente cette très longue durée rebute les banques, sans compter que la différence des taux de crédit immobilier par rapport à des prêts plus courts (20 ou 25 ans) augmente, enlevant tout son intérêt au prêt sur 30 ans. Les prêts immobiliers sur 30 ans coûtent cher Le gouvernement multiplie les dispositifs pour soutenir l’accès des emprunteurs modestes à la propriété, notamment le prêt à taux zéro (PTZ) et le prêt à l’accession sociale (PAS), la plupart d’entre eux restent exclus du marché immobilier. Étaler le remboursement autant que possible serait le moyen le plus efficace de faire baisser le montant des mensualités afin de ne pas perturber la trésorerie du ménage. L’emprunt sur 30 ans semble donc idéal. « Faux », répondent les professionnels du secteur. Contrairement aux idées reçues, en cette fin d’années 2014, emprunter sur 30 ans est déconseillé en raison du taux immobilier. En effet, les banques n’ont guère révisé leurs taux de crédit immobilier sur 30 ans qui tournent donc aujourd’hui autour de 4 % et atteignent même parfois 4,30 %. Cette politique résulte de la volonté de se prémunir contre le risque plus élevé que représentent ces engagements de long terme, très coûteux. Dans le même temps, profitant de la tendance baissière observée depuis janvier, les taux des crédits sur 20 et 25 ans ont considérablement chuté, portant l’écart de taux à 0,9 point. Dans ces conditions, un allongement de la durée n’a plus d’effet sur la capacité d’emprunt ou les mensualités. Les organismes de caution sont également réticents Outre l’écart de taux important, et la réticence des banques à accorder un financement sur 30 ans, cette solution pose d’autres problèmes. De nombreux organismes de garantie refusent par exemple de cautionner ce type de prêt ; pour preuve, il représente moins de 1 % de l’ensemble des opérations réalisées par ces établissements spécialisés. Par ailleurs, les particuliers en difficulté financière risquent de ne pas pouvoir honorer leur dette, dans la mesure où la configuration de 30 ans alourdit considérablement le coût total du crédit. Le conseil de courtiers en crédit est recommandé pour les emprunteurs qui envisagent d’emprunter sur 30 ans. Ces professionnels seront en mesure d’effectuer des simulations avec les différentes durées et taux de prêt immobilier afin de montrer, chiffres à l’appui, quelle alternative est la plus compétitive.