Les professionnels de l’immobilier s’insurgent contre l’exclusion des primo-accédants de la propriété, qui pour eux, n’a que trop duré. Pourtant, toutes les conditions sont réunies pour leur permettre de gagner en solvabilité et pouvoir acquérir un logement. Les jeunes ménages exclus de l’accession à la propriété Les spécialistes reprochent aux pouvoirs publics de laisser perdurer cette mise à l’écart des jeunes ménages. En effet, une enquête menée auprès de cette tranche de la population révèle que 85 % d’entre eux n’osent pas franchir le pas, à cause d’un avenir incertain, de la montée du chômage, mais surtout parce qu’ils ne disposent pas des ressources nécessaires pour une telle acquisition dans un contexte de prix toujours élevés. Sur le secteur du neuf, la flambée du foncier rend les biens aussi rares que chers. Mais même sur l’ancien, dans les zones tendues, les logements restent hors de prix, sans compter que les frais sont en hausse, et qu’une telle opération induit de nombreuses charges. Le résultat est que, entre le début de l’année 2012 et la fin 2014, les primo-accédants sont plus âgés de 2 ans (leur âge moyen étant passé de 33 à 35 ans), mais avec des revenus annuels en hausse de 9,76 % (jusqu’à 45 000 euros). Grâce à des ressources en progression, ils sont en mesure d’emprunter davantage (175 000 euros en 2014 contre 156 000 euros en 2012), pour une durée allongée réduite (250 mois à 235 mois). Renégocier son prêt immobilier n’est également pas accessibles à tous. En effet, ceux qui profitent pleinement du niveau historiquement bas des taux sont les titulaires de crédits récents qui ont une chance de renégocier leur prêt immobilier. Quelques mesures pour le retour des primo-accédants Pourtant, toujours selon les experts de l’immobilier, la conjonction du niveau exceptionnellement bas des taux de prêt et de quelques mesures simples suffirait à redresser la situation. Le retour du PTZ éco-conditionné dans l’ancien serait une solution pour acheter à moindres frais des biens vétustes nécessitant des travaux importants. Les rénovations, notamment en matière de performance énergétique, permettraient à ces jeunes familles modestes de devenir propriétaires. Afin d’encourager les vendeurs, ils pourraient bénéficier d’un avantage fiscal sur la plus-value. L’État aussi a gros à gagner par rapport à son problème de pénurie du logement. Une telle mesure favoriserait l’augmentation de l’offre dans les zones concernées tout en donnant l’opportunité à tous d’accéder à la propriété.