Alors que les taux des crédits immobiliers sont à leur niveau le plus bas depuis 40 ans selon le baromètre Crédit Logement, Henry Buzy-Cazaux se demande s’il est encore pertinent d’accorder une telle importance à ces indicateurs. Des taux bas, oui, mais qui ne profitent qu’à une minorité Le président de l'Institut du Management des Services Immobiliers regrette en effet que ces taux exceptionnellement bas ne restent accessibles qu’à une part marginale des emprunteurs. Il remarque par exemple que même s’il est possible d’obtenir un crédit immobilier à 2,70 %, les conditions pour bénéficier de ce taux ne peuvent être remplies que par un très faible pourcentage des emprunteurs. Selon Henry Buzy-Cazaux, il est en effet indispensable pour en profiter de présenter un dossier de crédit idéal, avec un apport personnel atteignant 20 % à 30 % et de s’endetter sur une durée raccourcie à 15 ans. Seuls les profils les plus aisés – les couples dont les 2 membres sont en CDI, généralement dans un poste à responsabilité avec plusieurs années d’ancienneté – pourront se permettre de payer les mensualités forcément élevées associées à ce type de prêt et obtiendront une réponse positive de leurs banques. Henry Buzy-Cazaux poursuit en affirmant que plutôt que d’être obnubilé par les taux de prêt immobilier, il faut donc se concentrer sur toutes les conditions du crédit immobilier, notamment la durée d’emprunt et les apports. Des banques qui ne jouent pas le jeu Le président de l’Institut du Management des Services Immobiliers affirme que les banques ne jouent pas le jeu. Son affirmation est justifiée par les « données du marché ». En effet, il argumente que même si les banques déclarent ne pas avoir durci leurs conditions d’octroi, les donnes du marché ont bien changé avec un nombre croissant d’actifs ne pouvant justifier d’un CDI comme les auto-entrepreneurs, les pigistes travaillant pour la presse ou les jeunes qui commencent généralement leur vie professionnelle par des CDD. Sans ce sésame quasi indispensable à l’obtention d’un prêt, c’est donc toute une frange de la population qui est exclue de facto du marché actuel du crédit… Henri Buzy-Cazaux souligne qu’il en est de même pour les emprunteurs aux revenus faibles auxquels même l’État refuse le bénéfice du PTZ s’ils achètent dans l’ancien sans travaux, alors qu’ils présentent un risque moindre que nombre d’emprunteurs plus riches qui achètent dans le neuf. Enfin, il conclut par affirmer que les établissements financiers, plutôt que de s’abriter derrière leur routine bien établie, devrait réfléchir à élaborer des produits qui permettraient à tous ces laissés pour compte d’accéder au marché du crédit immobilier.