Conséquence directe du ralentissement du marché immobilier, le prêt à l’habitat est en perte de vitesse depuis deux ans. Les données de la Banque de France pour janvier 2024 montrent un nouveau recul des souscriptions, à 7,6 milliards d’euros. Il s’agit du niveau le plus bas jamais observé depuis l’automne 2014. Des données contrastées sur l’évolution du prêt immobilier Hors renégociations, la production de prêt logement est passée de 8,2 milliards en décembre 2023 à 7,6 milliards d’euros en janvier 2024, Indique la Banque de France dans son rapport. Cela représente un recul de 7 % sur un seul mois et de 65 % en deux ans, sachant qu’un pic historique de 22 milliards d’euros avait été atteint au printemps 2022. La chute du crédit immobilier est due en grande partie à l’envolée des taux d’intérêt. La moyenne, en excluant les frais annexes et l’assurance emprunteur, se situait à 4,17 % en janvier, à 0,13 point de pourcentage de son niveau de décembre dernier. L’Observatoire Crédit Logement/CSA dresse un portrait différent de l’état du marché immobilier. D’une part, il met en avant une progression de 8,5 % de la demande de financements entre décembre et janvier. D’autre part, il constate une baisse continue du taux moyen, parti de 4,22 % en décembre pour s’établir à 4,15 % et 3,99 % respectivement en janvier et en février. Ces disparités s’expliquent par des méthodologies de collecte de données distinctes. La Banque de France analyse l’ensemble des informations du marché, tandis que L’Observatoire se base sur un échantillon de la production globale de crédits. Si la combinaison de ces deux sources permet d’obtenir une vision plus précise de la situation, les statistiques du Crédit Logement sont potentiellement plus proches de la réalité du terrain, puisqu’elles sont prises en compte au début du processus de financement, avant que la banque ne finalise le dossier. Des pistes de mesures pour redynamiser le marché et stimuler le crédit Réclamant l’intervention des banques pour stimuler le crédit immobilier, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a souligné Le potentiel des prêts in fine et des emprunts hypothécaires. Christophe Béchu Cependant, la Fédération bancaire française (FBF) et la Banque de France se montrent peu enthousiastes à cette éventualité. De son côté, face à un marché en berne, la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) propose d’autres pistes : la transférabilité et la portabilité des prêts. La transférabilité permettrait aux propriétaires de financer un nouveau bien avec le prêt initialement souscrit pour acheter le logement à céder, aux mêmes conditions. Quant à la portabilité, elle autorise le transfert du crédit contracté par le vendeur vers le deuxième acquéreur. Pour la FNAIM, Ces mesures contribueraient à faciliter la vente et l’achat de biens immobiliers, pour fluidifier et redynamiser le marché. En outre, grâce au maintien de son emprunt initial, le propriétaire éviterait des pénalités de remboursement anticipé et des frais de dossier additionnels. Enfin, en cas de hausse du taux d’intérêt entre les deux contrats de crédits, garder son ancien prêt serait plus avantageux. À retenir En janvier 2024, les souscriptions de crédits immobiliers ont atteint leur plus bas niveau depuis 2014. Le ministre Christophe Béchu propose d'encourager les prêts in fine et des emprunts hypothécaires. La Fnaim suggère la transférabilité et la portabilité des prêts.