Le marché immobilier des résidences secondaires à la campagne a connu des bouleversements majeurs ces dernières années. Après une période d’euphorie post-confinement, marquée par une envolée des prix, l’heure est aujourd’hui à un certain essoufflement. Cette évolution s’explique par un ensemble de facteurs, dont la reprise économique et la remontée des taux d’intérêt. Un engouement soudainement freiné Le confinement et ses aspirations au calme et à la verdure ont propulsé les résidences secondaires à la campagne sur le devant de la scène. Les prix ont flambé, atteignant des niveaux records dans certains départements ruraux. Cependant, ce dynamisme n’a pas résisté à l’épreuve du temps. Les incertitudes économiques, le durcissement des conditions d’accès au crédit immobilier et la réalité du quotidien dans ces zones ont refroidi les ardeurs des acquéreurs. Les données chiffrées confirment le ralentissement observé sur le marché des résidences secondaires à la campagne. Entre 2022 et 2023, le volume de transactions a reculé de manière significative dans de nombreux départements ruraux, avec des baisses allant jusqu’à 53,8 % dans la Creuse. Des prix en chute libre et des disparités régionales Ce ralentissement de la demande se traduit par une baisse des prix immobiliers dans la plupart des départements ruraux. Si l’Allier, le Cantal et la Haute-Loire enregistrent tous un recul de 0,5 % du prix au mètre carré, des contractions plus importantes sont observées dans le Lot-et-Garonne et l’Eure, où les prix ont chuté de 6,5 % et 6,2 % en un an. Malgré la tendance baissière générale, quelques départements ruraux résistent encore à la morosité du marché. Ainsi, la Saône-et-Loire et la Nièvre affichent des progressions de prix de 0,9 % sur les douze derniers mois. L’influence du DPE sur les prix et les négociations La performance énergétique des logements devient un critère de plus en plus important dans les décisions d’achat. Les maisons à la campagne ne font pas exception à la règle. Les biens classés F ou G, de grands consommateurs d’électricité et/ou de gaz, voient leurs prix baisser et leur marge de négociation s’élargir. En Mayenne, un logement F ou G se vend 730 euros/m² de moins qu’un logement D. À l’inverse, les maisons plus performantes, étiquetées A, B ou C, conservent une meilleure cote et font l’objet de négociations moins conséquentes. Location saisonnière : réglementation et perspectives La location saisonnière de maisons de campagne est soumise à des réglementations locales qui varient d’une commune à l’autre. Il est important de se renseigner auprès des autorités compétentes avant de mettre son bien sur le marché. Si les interdictions de location pour les passoires thermiques ne concernent pas encore les résidences secondaires, elles pourraient le devenir au cours des prochaines années. A retenir Le marché immobilier des résidences secondaires à la campagne se trouve à un tournant. Après une période d’emballement, il entre dans une phase de stabilisation, marquée par des prix en baisse et des négociations plus serrées. Les acquéreurs sont désormais plus attentifs à la performance énergétique des biens et aux enjeux environnementaux. La réglementation relative à la location saisonnière est également à prendre en compte