Ces deux dernières années, la production de crédits immobiliers a chuté en raison des taux d’intérêt élevés et des critères d’accès toujours stricts imposés par le HCSF. Cependant, le dernier rapport de la Banque de France montre un rebond à 8,9 milliards d’euros en avril 2024, soit une hausse de 30 % sur un mois. Les conditions d’emprunt plus favorables expliquent ce regain de dynamisme. Premier rebond significatif de la production de crédits immobiliers La remontée brutale et continue des taux immobiliers observée depuis le printemps 2022 après avoir atteint des seuils bas historiques entre 2019 et 2021 a entraîné une chute de la production de prêts. Malgré des sursauts ponctuels, notamment en janvier 2023, la tendance globale est restée baissière. L’inversion notable de la courbe relevée en avril marque donc le premier véritable changement. Selon les experts, elle s’explique par la décrue significative des taux des nouveaux financements accordés. En effet, avec un repli de 0,28 point de pourcentage par rapport à janvier, la moyenne est tombée à 3,89 % en avril. Et le communiqué de la Banque de France en date du 6 juin annonce une probable poursuite du mouvement haussier en mai après analyse de plusieurs indicateurs. L’Observatoire CSA/Crédit logement, une autre source d’information incontournable sur ce marché, Confirme que les banques déploient des efforts considérables pour relancer la production de prêts à l’habita. Des freins persistants à l’accession à la propriété Néanmoins, les analystes situent le taux à 3,73 % en mai, toutes durées confondues, et ce coût continue de peser sur le pouvoir d’achat immobilier des Français. En outre, malgré des appels répétés des différents acteurs, et le soutien de Bercy, ImportantLa Banque de France s’oppose à un réel assouplissement des conditions d’octroi de crédits, notamment sur la question du taux d’effort, qui reste plafonné à 35 % des revenus de l’emprunteur. Pour le gouverneur de l’institution, l’objectif demeure la prévention du surendettement. Il rappelle d’ailleurs que les établissements financiers disposent d’une marge de manœuvre qui n’est pas totalement exploitée. Enfin, les prix toujours élevés des biens continuent d’entraver la concrétisation des projets d’achats des ménages. Certes, une décrue est en cours dans de nombreux endroits, y compris dans la capitale, où le mètre carré se négocie à nouveau en dessous de 10 000 euros. Mais les potentiels acquéreurs n’y trouvent pas encore leur compte. Or, dans un contexte de faiblesse de l’offre, les vendeurs restent majoritairement réticents à consentir des décotes très importantes. A retenir La production de crédits immobiliers a augmenté de 30 % en avril 2024 par rapport au mois précédent. La moyenne des taux des nouveaux financements a baissé à 3,89 % en avril, expliquant la reprise des souscriptions. Les banques accordent des conditions d’emprunt plus favorables pour relancer le marché. Cependant, les taux d’intérêt et prix des biens immobiliers toujours élevés continuent à freiner l’accession à la propriété.