En 2024, le marché immobilier résidentiel dans l’ancien montre des signes d’amélioration. Si les taux de crédit et l’activité commencent à évoluer favorablement, de nombreux Français peinent toutefois encore à réaliser leurs projets immobiliers. Cet article explore les dynamiques actuelles du marché, les perspectives pour les prochains mois et les défis à surmonter pour une reprise durable. Une légère reprise de la demande Depuis le début de l’année 2024, les réseaux d’agences constatent une hausse du nombre de demandes de renseignements et de visites de biens. Olivier Colcombet, président de DigitRE Group, note une augmentation de 50 % des demandes d’information au cours des trois premiers mois de 2024 par rapport au dernier trimestre de 2023. Cette tendance est confirmée par les professionnels du secteur, qui observent un regain d’intérêt pour les emprunts immobiliers. En avril, le taux moyen des prêts immobiliers, hors assurance, est passé de 4,21 % en décembre à 3,81 %. Des obstacles persistants, une confiance fragile Malgré ces signes encourageants, le marché immobilier français reste précaire. La crise dans le secteur du logement, particulièrement marquée dans le neuf, n’est pas totalement surmontée. ImportantSelon une note de conjoncture de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), bien que le pire semble passé, une reprise solide et durable n’est pas encore à l’horizon. Les cycles immobiliers étant longs, la capacité d’achat des acquéreurs n’est pas entièrement restaurée. Les taux d’intérêt, bien qu’en baisse, restent élevés par rapport à la période de crédits bon marché, où les prêts se négociaient autour de 1 % sur 20 ans. Cette situation limite la capacité d’achat des primo-accédants et dissuade les ménages déjà propriétaires de déménager, par crainte de voir leur taux de crédit augmenter. De plus, les ventes « de confort », motivées par des circonstances de vie non urgentes, ont diminué. Les actes d’achat sont retardés, les visites se multiplient sans se concrétiser rapidement, et les délais de vente se rallongent, passant de 70 à 90 jours en moyenne. Des perspectives de reprise nuancées Dans ce contexte, les prévisions pour le marché immobilier demeurent prudentes. La FNAIM prévoit une stabilisation des volumes de transactions pour le second semestre 2024, avec une véritable reprise potentiellement envisageable en 2025. Les Notaires de France partagent cette perspective, anticipant une légère embellie dans les prochains mois. L’assouplissement des restrictions imposées par la Banque centrale européenne sera déterminant pour une amélioration plus nette du marché. Actuellement, le principal frein à une reprise plus dynamique est l’absence d’une baisse significative des prix immobiliers, surtout dans les zones où la demande dépasse l’offre. Recul des prix et des ventes Depuis le début de l’année, les prix de l’immobilier enregistrent une légère contraction due à la diminution des volumes de transaction. À Paris, les prix ont reculé de -4,8 % sur un an, tandis que Lyon et Nantes ont connu des baisses encore plus importantes de -7,1 % et -7,8 % respectivement. En revanche, Nice fait exception avec une hausse de +3,9 %, grâce à un afflux constant de nouveaux acheteurs et à une qualité de vie élevée. L’affaissement des ventes de logements, initié en septembre 2021, s’est accentué depuis 2023. À la fin février 2024, 835 000 ventes avaient été réalisées, représentant un recul de -23 % sur un an. Ce volume ramène les transactions à des niveaux observés il y a sept ans, avant la crise du Covid. Pour l’année 2024, la FNAIM prévoit environ 800 000 ventes, soit une diminution de -8 % par rapport à l’année précédente. À retenir Bien que des signes de reprise soient perceptibles, le marché immobilier en 2024 reste en phase de transition. Une reprise durable nécessitera des ajustements continus des prix, une stabilisation des taux d’intérêt et un regain de confiance des ménages. Avec des stratégies appropriées, il est possible d’envisager une normalisation progressive et une reprise plus marquée à l’horizon 2025.