La décision de la Banque centrale européenne (BCE) de baisser son taux directeur en juin 2024 laissait entrevoir une perspective de recul des grilles applicables pour les prêts immobiliers. En effet, cette mesure permet aux banques d’emprunter plus facilement auprès de la BCE, ce qui peut se répercuter sur les taux proposés aux clients. Baisse des taux de refinancement : un espoir douché par l’incertitude politique Cependant, la dissolution de l’Assemblée nationale est venue doucher cet espoir. Cet événement surprise a en effet entraîné une hausse des taux d’intérêt des obligations d’État à 10 ans, un indice de référence utilisé par les banques pour fixer leurs barèmes pour les crédits à l’habitat. En conséquence, alors qu’ils avaient commencé à ouvrir les vannes du prêt, les établissements prêteurs ont rétropédalé, préférant le statu quo en attendant d’avoir plus de visibilité. Des conditions strictes pour la renégociation Dans ce contexte, les ménages ayant un emprunt en cours sont nombreux à questionner la pertinence de renégocier leur crédit immobilier. Si une telle opération permet un gain potentiellement important grâce à l’application d’un nouveau taux plus avantageux, plusieurs conditions doivent être remplies. ImportantD’une part, il est nécessaire d’attendre une baisse d’au moins 0,7 à 1 point par rapport au taux initial. De plus, l’emprunteur doit avoir dépassé la première année de remboursement de son crédit, et avoir financé son logement avec un apport de 15 % ou plus. Selon les courtiers spécialisés, Un nombre limité d’emprunteurs satisfont aux critères requis. Pour les autres, il est conseillé de patienter, le temps d’observer un recul plus marqué des taux avant d’envisager une renégociation. Un marché immobilier en stand-by Cette conjoncture défavorable ne permet pas d’envisager un déblocage du marché immobilier. L’incertitude politique freine aussi bien les vendeurs que les acquéreurs. Les professionnels du secteur prédisent même Une nouvelle correction des prix dans les prochains mois. En tenant compte de l’ensemble de ces facteurs, la renégociation d’un crédit immobilier n’est actuellement pas conseillée, à moins d’une baisse significative des taux d’intérêt. Le marché de la pierre, quant à lui, devrait rester en berne pour encore quelques mois. En effet, aucun signe n’incite pour le moment à l’optimisme. Tant que l’incertitude politique perdurera, la situation sur le secteur n’évoluera pas, ou du moins, pas au profit des acheteurs. À retenir : La décision de la BCE de baisser son taux directeur en juin 2024 laissait présager un recul des taux des crédits immobiliers, mais l’incertitude politique a contrarié cet espoir. Pour renégocier son crédit à l’habitat, il faut attendre une différence de taux d’au moins 0,7 à 1 point et remplir certaines conditions strictes, ce qui n’est actuellement possible que pour peu d’emprunteurs. Le marché immobilier reste atone en raison de l’incertitude politique, freinant les projets d’achat et de vente, et aucune amélioration n’est prévue à court terme.