Le secteur du crédit immobilier traverse actuellement une phase de transition caractérisée par une diminution progressive des taux d’intérêt. Bien accueillie par les futurs acquéreurs, cette évolution ne suffit pourtant pas à relancer pleinement le marché. En effet, plusieurs facteurs continuent de restreindre l’accès au crédit, créant un équilibre fragile entre les aspirations des emprunteurs et les exigences des banques. Des taux en baisse et un durcissement des critères Les taux d’intérêt des crédits immobiliers ont connu une forte décrue ces derniers mois, se stabilisant autour de 3,62 % en juillet 2024. Favorisée par la politique monétaire accommodante des banques centrales, cette tendance a apporté une bouffée d’oxygène aux emprunteurs. Toutefois, le rythme de cette baisse a ralenti, laissant présager une consolidation des taux à court terme. ImportantPlus prudentes, les banques exigent désormais des apports personnels plus conséquents. Par ailleurs, les réglementations encadrant le crédit immobilier, à l’instar des règles du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), continuent de peser sur la demande. Bien que justifiées par la volonté de prévenir les risques systémiques, ces mesures limitent les possibilités d’emprunt pour certains profils, notamment les jeunes ménages et les primo accédants. Un engouement pour les prêts de longue durée Pris en étau entre la hausse des prix de l’immobilier et le niveau élevé des taux d’intérêt, les ménages sont tentés d’étirer la durée de leur prêt afin d’alléger leurs mensualités, au risque d’augmenter significativement le coût total de leur crédit. Les durées d’emprunt s’allongent, avec plus de 65 % des crédits excédant 20 ans. Les ménages voient leur capacité d’emprunt se réduire drastiquement en 2024. En juillet, elle était en recul de -10,9 % par rapport à décembre 2022, et de près de -20 % sur un an. Une contraction attribuable au durcissement des conditions de financement, notamment en matière d’apport personnel. Dans un contexte macroéconomique dégradé, les emprunteurs doivent mobiliser davantage de ressources pour satisfaire aux critères des prêteurs, limitant ainsi leur capacité à souscrire des montants élevés. Cette situation complique l’accès au crédit immobilier et ne soutient pas une reprise vigoureuse du marché, et ce, en dépit de taux d’intérêt attractifs. À retenir Le secteur des prêts immobiliers en 2024 présente des signes de stabilisation des taux, avec des perspectives de nouvelles baisses à la rentrée. Cependant, l’augmentation de l’apport personnel nécessaire pour obtenir un crédit pèse lourdement sur la capacité d’emprunt des ménages. Cette situation freine la reprise du marché.