Le diagnostic de performance énergétique a fait l’objet d’une réforme majeure le 1er juillet 2024. Désormais, son mode de calcul va mieux prendre en considération les petites surfaces, souvent défavorisées par l’ancien système. L’arrêté du 25 mars 2024 a en effet rehaussé les seuils de consommation énergétique requis pour l’attribution des différentes classes DPE. Un impact positif, mais nuancé Grâce à cette modification, certains petits logements peuvent désormais gagner une ou deux classes, sans même devoir entreprendre des travaux de rénovation. Le gouvernement estime que cette mesure permettra à environ 140 000 logements de petite surface de sortir du statut de passoire énergétique. Si cette avancée est indéniable, certains experts se montrent toutefois plus nuancés quant à son impact réel. Ils soulignent en effet que les nouveaux seuils ne sont pas suffisants pour corriger toutes les injustices du système. De plus, les travaux de rénovation énergétique restent souvent plus difficiles à réaliser dans les petits logements, en raison de leur configuration spécifique. Des inégalités persistent en matière de calcul des DPE. La méthode actuelle, qui repose sur la consommation d’énergie potentielle par mètre carré, pénalise systématiquement les petites surfaces. Un logement de grande taille, équipé des mêmes installations qu’un studio, obtient ainsi un meilleur DPE en raison uniquement de sa superficie. ImportantPour tenter de remédier à ces inégalités, des mesures spécifiques ont été mises en place pour les biens de moins de 40 mètres carrés. Un nouveau coefficient s’applique désormais au calcul de la consommation d’eau chaude, et un indice de compacité thermique a été créé pour les logements de moins de 15 mètres carrés. Ces dispositions visent à mieux prendre en compte les caractéristiques propres aux petits logements et à leur éviter une pénalisation excessive. Des difficultés d’isolation Malgré ces progrès, l’isolation des petites surfaces demeure un défi majeur. La configuration des studios et petits appartements rend les travaux d’isolation plus complexes et coûteux par mètre carré. De plus, les solutions techniques disponibles ne sont pas forcément adaptées à ces contraintes d’espace. Si les nouvelles règles du DPE constituent une avancée pour les petites surfaces, le mode de calcul reste perfectible parce que toujours inéquitable. L’atteinte de meilleures classes énergétiques est un objectif difficile à remplir pour ces logements. Des mesures complémentaires, telles que des aides financières ciblées pour la rénovation des petits logements, pourraient être nécessaires pour parvenir à un parc immobilier plus performant et plus juste. À retenir Depuis le 1er juillet 2024, le calcul du DPE prend mieux en compte les petites surfaces, permettant de gagner des classes sans rénovation. Environ 140 000 logements de petite surface pourraient sortir du statut de passoire énergétique. Des mesures spécifiques ont été mises en place pour les biens de moins de 40 mètres carrés. Celles-ci incluent un nouveau coefficient pour la consommation d’eau chaude et un indice de compacité thermique.