Le marché du crédit immobilier en France a connu une contraction sans précédent au cours du premier semestre 2024, atteignant son plus bas niveau depuis une décennie. La baisse drastique de la production de nouveaux prêts, combinée à une stagnation des prix, témoigne d’un profond changement de dynamique. Une baisse historique des crédits immobiliers ImportantLes données fournies par la Banque de France révèlent un effondrement marqué du volume de nouveaux prêts immobiliers accordés au cours des six premiers mois de 2024, avec un total de 47,3 milliards d’euros, en baisse de -36 % par rapport à l’année précédente. Bien que partiellement atténuée par une réduction des taux d’intérêt moyens de 4,17 % en janvier à 3,70 % en juin, cette baisse reflète néanmoins une perte significative du pouvoir d’achat immobilier. Cette situation affecte particulièrement les primo accédants et les ménages à revenus modestes, qui peinent à accéder au crédit malgré cette décrue des taux. En revanche, les ménages aisés qui bénéficient de ressources financières plus importantes parviennent à tirer parti des conditions actuelles, creusant ainsi les inégalités dans l’accès à la propriété. L’impact persistant des prix élevés de l’immobilier sur la demande Malgré la baisse des taux d’intérêt, le maintien des prix immobiliers à un niveau élevé demeure le principal frein à la relance du marché. Cette situation décourage les acquéreurs potentiels, qui restent prudents face à l’incertitude économique actuelle. La dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024 a exacerbé cette attente, entraînant un ralentissement notable des transactions. Selon les statistiques notariales, les ventes de biens anciens ont diminué de -22,6 % depuis novembre 2023, se situant à 793 000 sur les douze derniers mois glissants à fin mai. Comparables à ceux de décembre 2015, ces chiffres illustrent l’ampleur du recul du marché. Bien que la Banque de France anticipe une reprise progressive, les signaux faibles d’un éventuel redressement, en particulier la stagnation des prix, n’incitent guère les acheteurs à l’optimisme. Enfin, le durcissement des règles d’octroi de crédit par le Haut Conseil de stabilité financière a également rendu l’accès à la propriété plus difficile pour les ménages les moins aisés. A retenir Le marché immobilier français traverse une phase de réajustement liée à la hausse des taux d’intérêt, à la persistance de prix élevés et à un contexte économique incertain. Si les perspectives à moyen terme sont plutôt favorables, une reprise durable du marché dépendra de la stabilisation de l’environnement économique et d’une adaptation des politiques monétaires et financières.