Le volume des crédits immobiliers accordés a de nouveau baissé au cours du premier semestre 2024, toujours sous l’effet des taux d’intérêt élevés. Le recul est tel que l’encours enregistré sur cette période est revenu à son niveau de 2014. Un recul de -36 % sur un an Avec un volume total hors renégociation s’élevant à 47,3 milliards d’euros au cours du premier semestre de cette année, le marché du prêt immobilier en France retrouve son niveau de 2014. La légère baisse des taux d’intérêt, couplée aux actions commerciales mises en œuvre par les banques pour stimuler le secteur, n’a pas encore suffi à inverser la tendance. Le contexte politique actuel ajoute une couche d’incertitude supplémentaire, dissuadant les futurs acquéreurs de se lancer dans un projet immobilier. En juin dernier, la production de crédits hors renégociations a atteint 8,6 milliards d’euros. Il s’agit du deuxième meilleur mois du semestre, après avril, ce qui témoigne d’une légère reprise d’activité. ImportantToutefois, cette embellie ne suffit pas à masquer la morosité générale du marché. Les ventes de biens immobiliers continuent de chuter : selon la note de conjoncture des Notaires de France, elles ont diminué de -22,6 % sur un an, à 793 000 transactions. Ce niveau n’avait plus été observé depuis décembre 2015. Baisse du crédit : une situation plombée par des prix immobiliers toujours élevés Le marché du crédit immobilier demeure atone en raison notamment de prix immobiliers élevés. Bien que les logements anciens aient connu une baisse moyenne de -3,9 % sur un an selon Notaires de France, ce recul est insuffisant pour compenser la forte remontée des taux d’intérêt observée depuis fin 2022. Les acquéreurs se retrouvent ainsi confrontés à une érosion significative de leur pouvoir d’achat immobilier. Parallèlement, les établissements bancaires mettent en avant le caractère trop restrictif des règles du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), qui limitent notamment la durée maximale des crédits à 25 ans, sauf exception. Ces contraintes pèsent sur la demande. À retenir La production de crédits immobiliers a de nouveau reculé au premier trimestre 2024, au point d’atteindre son niveau d’il y a 10 ans. Les prix élevés des biens immobiliers sont l’une des principales raisons de l’atonie du marché du crédit. Les conditions d’octroi de crédit, jugées trop restrictives par les banques, contribuent également à plomber la demande.