Avec la multiplication des épisodes de canicule, la question de l’adaptation des logements aux températures extrêmes devient un enjeu majeur. Une étude inédite commanditée par IGNES et réalisée par Pouget Consultants a analysé un large échantillon de diagnostics de performance énergétique (DPE) afin d’évaluer le confort d’été du parc résidentiel français. Les résultats sont saisissants. L’importance des protections solaires Les chiffres ont de quoi interpeler. Selon ladite étude, 90 % des logements ne sont pas adaptés aux fortes chaleurs. Cette inadéquation est principalement liée à l’absence de protections solaires extérieures (volets, stores...) et à une isolation thermique insuffisante, notamment au niveau de la toiture. Ces constats sont d’autant plus préoccupants que même les logements neufs ou récemment rénovés sont largement concernés. L’étude souligne à quel point les protections solaires extérieures sont essentielles pour réguler la température intérieure. ImportantEn effet, ces équipements permettent de limiter la pénétration du rayonnement solaire et ainsi d’éviter une surchauffe excessive des bâtiments. Leur absence est un facteur aggravant pour le confort estival, surtout dans les régions les plus exposées au soleil. Toutefois, si ces dispositifs demeurent un élément essentiel, d’autres caractéristiques du logement influent également sur son confort thermique en été. L’inertie thermique, c’est-à-dire l’aptitude d’un matériau à accumuler la chaleur, joue un rôle important. Un bâtiment à forte inertie se réchauffe et se refroidit plus lentement qu’un autre à faible capacité thermique. De même, les brasseurs d’air sont des équipements qui peuvent améliorer le confort, et ce, en optimisant la ventilation. Bien qu’étant un outil précieux pour évaluer la performance énergétique des bâtiments, le DPE ne prend en compte que certains aspects du confort d’été. Les systèmes de climatisation, par exemple, ne sont pas intégrés dans le calcul de l’indicateur. Or, ces derniers sont souvent indispensables pour assurer un confort thermique acceptable lors des pics de chaleur. Des enjeux de santé publique Les conséquences d’un logement mal adapté aux fortes chaleurs vont bien au-delà du simple inconfort. Les épisodes de canicule peuvent entraîner des problèmes de santé, notamment chez les personnes âgées, les jeunes enfants et les individus fragiles. Il est donc urgent de mettre en œuvre des mesures pour améliorer le confort thermique des bâtiments et préserver ainsi la santé de la population. Plusieurs pistes peuvent être explorées : Renforcer les normes energétiques : il convient de réviser les règles de construction et de rénovation pour exiger des performances thermiques plus élevées des bâtiments. Inciter à la rénovation : des aides financières peuvent être mises en place pour encourager les propriétaires à réaliser des travaux d’isolation et installer des protections solaires. Sensibiliser les occupants aux bonnes pratiques : adopter des gestes écoresponsables comme l’utilisation judicieuse des appareils de ventilation ou encore la fermeture des volets en journée s’avère important pour améliorer leur confort en été. À retenir La majorité des logements français ne sont pas adaptés aux fortes chaleurs en raison d’un manque de protections solaires et d’une isolation insuffisante. Les protections solaires extérieures et l’inertie thermique sont essentielles pour maintenir un confort optimal en été. L’adaptation des logements aux canicules revêt une importance capitale puisqu’il en va de la santé de leurs occupants.