Dans un communiqué, la Banque de France a annoncé la fin de la mensualisation du taux d’usure dès le début de l’année 2024, laissant place à une révision trimestrielle. Ce retour à un mode de calcul traditionnel était attendu, car le taux plafond ne bloque plus les emprunteurs. C'est officiel. Le 28 décembre, la Banque de France a confirmé dans un communiqué que la mensualisation du taux d’usure, le taux maximum auquel les banques sont autorisées à prêter de l'argent, va prendre fin. A la place, c’est le mode de calcul trimestriel qui va faire son retour. Une mensualisation de l’usure établie pour ne pas bloquer les emprunteurs Cette annonce n’a rien d’une surprise. Le retour à une révision tous les trois mois du seuil de l’usure est même un retour à la normale. En effet, classiquement, la Banque de France fixe le taux de l'usure à partir des taux effectifs moyens pratiqués par les établissements de crédit au cours des trois derniers mois, augmentés d'un tiers. Un système qui fonctionnait bien, jusqu’à ce que le marché s’emballe, et que les taux de crédit ne flambent rapidement. Si rapidement que le taux d’usure était accusé par les banques et les courtiers d’être systématiquement en retard, et de ne plus laisser de marge aux emprunteurs. Suite à ce constat, au 1er février, la Banque de France, en accord avec le ministère de l'Economie, a décidé de passer à une révision mensuelle du seuil de l’usure. Le retour du traditionnel mode de calcul trimestriel de l’usure Cette mesure exceptionnelle était censée durer six mois, soit jusqu’au 1er juillet. Sauf qu’à ce stade, les taux d’emprunt continuaient de grimper en flèche. Ce qui a poussé Bercy à prolonger la mensualisation du taux d’usure jusqu'à la fin de l’année. Une mesure qui, selon la Banque de France, a porté ses fruits. Elle « a permis aux banques de mieux accompagner la hausse des taux et leur a redonné une marge de manœuvre plus large pour ajuster leurs barèmes », a souligné l’institution dans son communiqué. Preuve en est, « entre janvier et décembre 2023, le taux d'usure [...] est passé de 3,57% à 6,29% pour les prêts immobiliers les plus longs (20 ans et plus) », rappelle le site d’information MoneyVox. De quoi donner de l’air aux emprunteurs, d’autant que les taux d'intérêt tendent vers une stabilisation. En effet, depuis début octobre, les taux pratiqués sur 25 ans tournent autour des 4,5% en moyenne, d’après les données du courtier Meilleurtaux. Ainsi, « cette mensualisation exceptionnelle [de l’usure, ndlr] n'a plus lieu d'être désormais », selon la Banque de France. Dans son communiqué, l’institution a également expliqué que le retour au mode de calcul trimestriel « devrait contribuer à la tendance vers la stabilisation des barèmes de crédit immobilier, et donner une meilleure visibilité aux emprunteurs ». Reste à voir si ses prédictions s’avèrent exactes dans les prochains mois.