Les taux de crédit rebutent les acquéreurs, qui n’ont d’autres choix que de s’orienter vers la location. A condition de trouver un logement à louer... Puisqu'aujourd’hui, il existe davantage d’annonces de vente que de location, d’après la plateforme d’annonces immobilières Bien’ici Les annonces de location ne sont pas légion. Leur nombre est même en constante diminution, selon les chiffres communiqués à Capital par Bien’ici. La plateforme d’annonces immobilières, qui a recensé le nombre de locations disponibles sur son site depuis quatre ans, a constaté qu’au 4ème trimestre de l’année 2019, plus de 92 annonces ont été publiées. Alors qu’au dernier trimestre 2023, elles n’étaient que 60. Des annonces de location moins consultées dans plusieurs villes Visiblement, les candidats à la location ont pris conscience de la situation. En effet, dans de nombreuses villes, le nombre de visites sur les annonces de locations de la plateforme Bien'ici a chuté entre les derniers trimestres 2022 et 2023. La baisse de fréquentation est notable au Havre, à Marseille et à Nantes, où le nombre de recherches s’est respectivement effondré de 22%, 20% et 11% sur un an. « Au lieu de revenir tous les jours pour scruter les mêmes biens à louer, qui sont peu nombreux, les candidats ont de plus en plus tendance à programmer des alertes par mail dès qu’une nouvelle annonce est publiée sur le site », explique à Capital Régis Sébille, le responsable des datas chez Bien’ici. Un marché locatif en tension Si les particuliers semblent moins présents sur la plateforme, ce n’est donc pas par désintérêt pour la location. Au contraire, ils sont de plus en plus nombreux à devoir délaisser leurs projets d’achat pour préférer, faute de mieux, la location. Pour cause, en raison des taux d’emprunt actuellement proposés par les banques, certains particuliers n’ont plus les moyens d’acheter. C’est notamment le cas des primo-accédants, qui financent l'acquisition de leur première résidence principale et ne peuvent donc pas profiter de la vente d’un premier logement. Pour rappel, il y a deux ans, il était encore possible d’emprunter sur 25 ans à des taux aux alentours des 1%. Alors qu’aujourd’hui, ceux-ci atteignent en moyenne 4,50% sur cette même durée de prêt. Cette situation crée des embouteillages sur le marché locatif. Si bien que lorsqu’une annonce d’un bien à louer est publiée, elle est vite prise d’assaut et disparaît de la plateforme. Des annonces de biens à vendre plus nombreuses En revanche, davantage de biens à vendre ont été enregistrés sur le site. 88 annonces de vente d’appartement ont par exemple été postées au dernier trimestre de l’année 2019, contre 138 quatre ans plus tard. Le constat est similaire pour les maisons. Et ce n’est pas seulement parce que les difficultés des emprunteurs à accéder au crédit se sont accrues. Mais c’est aussi parce qu’avec la mise en place du calendrier d’interdiction des passoires thermiques, de nombreux propriétaires s’activent pour mettre leur bien à vendre. En effet, à partir de 2025, tous les logements notés G au diagnostic de performance énergétique (DPE), c’est-à-dire ceux qui sont considérés comme les plus énergivores après les G+, seront interdits à la location. Puis en 2028, il en sera de même pour les biens notés F. “Beaucoup de propriétaires ont ainsi retiré ces biens du marché locatif, et ont préféré les mettre en vente au cours des derniers mois”, décrypte Régis Sébille.