L’envolée du coût des crédits immobiliers ces dernières années a mis en évidence l’intérêt de leur portabilité. De nombreux ménages, ayant contracté un emprunt très bon marché avant 2022, et qui souhaitent en souscrire un nouveau pour financer un autre bien se trouvent aujourd’hui pénalisés par la hausse des taux. Or, le mécanisme pourrait redynamiser le marché immobilier en facilitant les projets des ménages. L’envolée des taux, un contexte favorable à la portabilité La question de la portabilité d’un prêt immobilier revient régulièrement sur le devant de la scène. Important Ce dispositif permettrait à un emprunteur de conserver les conditions avantageuses de son contrat initial lors de l’acquisition d’un nouveau bien, afin de réaliser des économies substantielles. Cependant, les banques ont arrêté d’insérer une telle clause dans leurs offres. En effet, depuis 2018, et jusqu’en 2022, les taux d’intérêt n’ont cessé de diminuer, tombant à des niveaux bas historiques, et battant continuellement leurs propres records de faiblesse. Anticipant une inversion de la tendance, les banques ont mis des barrières en place. Celles-ci incluent le retrait de la portabilité. Important Car avec des taux plus élevés, les contrats nouvellement signés leur garantissent une meilleure rentabilité. De plus, la pratique nécessite des adaptations complexes des systèmes informatiques et des procédures bancaires. L’impact potentiel de la portabilité sur la dynamique du marché immobilier Néanmoins, de nombreux professionnels estiment que La portabilité des prêts pourrait redynamiser un marché immobilier en crise en aidant les Français à concrétiser leurs projets. En effet, ces derniers pourraient se montrer plus enthousiastes à vendre et acheter un bien s’ils pouvaient continuer à bénéficier des conditions très attractives négociées il y a quelques années. De même, certains militent pour le retour de la transférabilité du crédit. Celle-ci consiste pour l’acquéreur d’un logement à « récupérer » en même temps que la maison ou l’appartement, le contrat de financement qui y est associé. Il profiterait dès lors d’un taux plus compétitif que celui actuellement proposé. Face à cet enjeu majeur, des voix s’élèvent pour réclamer une généralisation de la portabilité des crédits. Loïc Cantin, le président de la Fnaim (Fédération nationale de l’immobilier), plaide pour Un débat sur ce sujet, en impliquant l’ensemble des parties concernées, afin de trouver un équilibre entre les intérêts de chacun. Loïc Cantin De son côté, le député Renaissance Damien Adam a déposé une proposition de loi en ce sens en mai dernier, mais celle-ci a été suspendue suite à la dissolution de l’Assemblée nationale. À retenir La portabilité des crédits immobiliers permettrait aux emprunteurs de conserver leurs taux d’intérêt avantageux lors d’un nouvel achat, même si les taux du marché ont augmenté. Les banques sont réticentes à la portabilité des crédits en raison de la perte de rentabilité qu’elle pourrait entraîner, et de la complexité technique de sa mise en place. Plusieurs acteurs du secteur, dont des parlementaires, plaident en faveur d’une généralisation de la portabilité des crédits. Ils estiment que cette mesure est nécessaire pour soutenir le marché immobilier et offrir plus de flexibilité aux emprunteurs.