Après une année 2023 morose, les emprunteurs peuvent enfin se réjouir. D’après une récente étude du Crédit Logement/CSA, les taux de crédit immobilier baissent progressivement ces derniers mois. Quant aux banques, elles semblent de plus en plus enclines à prêter de l’argent. Des banques plus généreuses, et des prêts moins couteux. Voici comment on peut résumer le dernier Observatoire Crédit Logement/CSA publié le 16 avril. En effet, selon l’organisme, une majorité des crédits (75%) sont aujourd’hui signés sous les 4%. Alors qu’à la fin de l’année dernière, il était rare d’obtenir un prêt sous ce seuil, sauf à présenter un dossier exceptionnel. C’est à dire à justifier d'un apport personnel et de revenus conséquents. En janvier, le contexte était toujours compliqué car les taux culminaient encore à 4,21% en moyenne, toutes durées de prêts confondues. Cependant, la situation a basculé. À la mi-avril, les taux moyens des crédits immobiliers contractés par les ménages s'élèvent à 3,84%. Et comme un symbole, “pour la première fois, nous passons sous la barre de 4% pour la durée 25 ans [la durée maximale possible d’un emprunt, sauf exceptions, ndlr], commente Maël Bernier, la porte-parole de Meilleurtaux. Sans compter que “les banques sont prêtes à faire des efforts au-delà des barèmes affichés”, prétend Maël Bernier. De quoi donner de l’espoir à tous ceux qui, jusqu’ici, étaient souvent privés de crédit, comme les primo-accédants modestes. Des prêts de plus en plus nombreux à des taux de plus en plus avantageux Autre signe encourageant pour les emprunteurs : les établissements de crédit semblent de nouveau réouvrir les vannes. Entre décembre 2023 et mars 2024, le nombre de prêts distribués a grimpé de 46%, et le total des sommes prêtées de 52%. « Nous n’avons jamais connu dans l’histoire de l’évolution de la production de crédit un rebond d’une telle ampleur et d’une telle vivacité, s’est enthousiasmé Michel Mouillart auprès de Capital. Bien que nous ne soyons pas près de côtoyer les niveaux de 2019, le second semestre 2024 devrait consacrer une accélération de la remontée de la production. » Si les organismes de prêt devraient être plus offensifs durant la deuxième moitié de l’année, c’est parce que leurs conditions de refinancement sont supposées s'améliorer elles-mêmes. En effet, Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), a signalé que quelques membres du Conseil des gouverneurs étaient déjà prêts à baisser les taux. Ce desserrement de la politique monétaire pourrait avoir lieu le 6 juin prochain, mais à condition que l’inflation continue de régresser. Pour rappel, l'indice des prix à la consommation de la zone euro a reculé à 2,4 % (en rythme annuel) en mars, soit son plus bas niveau depuis juillet 2021. En comparaison, il progressait de 2,6% en février et de 2,8% en janvier. Si l’inflation poursuit cette dynamique, la BCE devrait donc lâcher du lest. Au bonheur des ménages, qui, selon les prévisions du Crédit Logement, pourraient emprunter à 3,30% en moyenne au dernier trimestre 2024, toutes durées de prêts confondues.