Espérée par de nombreux acheteurs, la baisse des prix semble être un leurre. Selon le baromètre Se Loger - Meilleurs Agents publié le 2 avril, les prix ont peu reculé à l’échelle nationale depuis le 1er janvier. Ils ont même augmenté dans certaines métropoles. En attendant mieux ? Bonne nouvelle pour les acheteurs. Depuis le début de l’année, les prix continuent de décliner. Selon le baromètre Se Loger - Meilleurs Agents publié 1er avril, « les prix ont déjà perdu -0,5% sur l'ensemble du territoire » sur le premier trimestre 2024. Et pour rappel, ils ont déjà reculé de -1,8% en moyenne en 2023. Toutefois, de nombreux acheteurs et professionnels du secteur s’attendaient à une baisse plus prononcée, de l’ordre de 4%. Mais c’était sans compter sur la demande, qui semble de retour. “La demande a légèrement repris au premier trimestre dans nos agences immobilières où le téléphone sonne à nouveau et où les visites sont plus nombreuses”, indique aux Echos Yann Jéhanno, président du réseau Laforêt. Des taux d’intérêts qui diminuent et des banques de retour... Pour cause, les taux de crédit ont entamé leur décrue depuis trois mois. Il est même aujourd’hui possible d’emprunter à moins de 4%. D'après le courtier Meilleurtaux, au début avril, le taux moyen pour un emprunt sur 20 ans est de 3,84%. Alors qu’en décembre, il s’élevait à près de 4,5%. Logiquement, cela motive les emprunteurs à revenir sur le marché, et les vendeurs à ne pas brader leurs biens. D’autant que les banques semblent réouvrir les vannes du crédit. “Le buzz positif au sujet des banques qui ont réouvert les portes des prêts à l'habitat leur redonne confiance”, souligne Yann Jéhanno. Résultat : depuis le 1er janvier, les prix n’ont reculé que de 0,7% parmi les 50 plus grandes villes de France. Et de seulement 0,3% si l’on prend uniquement en compte les dix plus grandes métropoles. Sur la période, il y a même des communes qui voient leur prix grimper. C'est notamment le cas de Béziers, Cannes, Nice, Toulon, Grenoble, Montpellier, Brest ou encore Rennes. ... Mais des prix qui n’ont réellement baissé que dans trois métropoles Finalement, seules quelques métropoles voient leurs prix baisser assez significativement sur l'ensemble du trimestre. A Bordeaux et Strasbourg, ils diminuent respectivement de 2,5% et 2,2%. A Paris, les prix ont baissé de 1,8%. Concrètement, au 1er avril, la pierre parisienne est tombée à 9 298 euros le m², et « le seuil des 9 000 euros le m² est en ligne de mire », note Thomas Lefebvre, vice-président data de SeLoger. En effet, il est probable que dans les mois à venir, les prix continuent de refluer. Ce qui pousse de nombreux acheteurs à attendre avant d’acheter. D’après le baromètre, près d’un acquéreur sur deux (49%) s’attend à un recul des prix dans les six prochains mois, et 53% des sondés estiment que ce n’est pas encore le moment opportun pour acheter. En revanche, il ne faut pas s’attendre à des décotes partout. Les communes qui offrent une qualité de vie au-dessus du lot à leurs habitants, telles que celles situées près du littoral ou de la montagne, ne devraient pas connaître la crise. Il s’agit de communes qui sont moins impactées par la conjoncture du marché immobilier, puisque les acheteurs ne sont généralement pas des primo-accédants. Ils peuvent, par exemple, payer un nouveau bien avec la vente d’un précédant, sans emprunter de l’argent auprès de la banque.