La politique financière de la Banque Centrale européenne a engendré une baisse très rapide du coût du crédit, grâce système du prêt à taux zéro. Cela est indéniable, les crédits immobiliers n’ont jamais connu de coûts aussi faibles depuis 1945. L’on se demande par ailleurs si le moment est opportun pour investir dans le domaine du bâtiment. En tout cas, les professionnels soutiennent l’idée que le moment est favorable pour se lancer dans l’achat. Mais si la baisse des taux permet aux ménages à faibles revenus de contracter des emprunts, le même phénomène a aussi permis aux tarifs de l’immobilier d’afficher des montants très élevés. L’immobilier français soumis à des tensions spéculatives Pour l’achat d’un appartement de 70m² soumis à un prêt de 20 ans, il faut considérer le capital à rembourser et calculer le montant total des frais engendrés par l’emprunt sur toute la période du remboursement. Il faudra alors appliquer la même méthode sur trois périodes de tarifications différentes : celle d’aujourd’hui, celle de dix ans plus tôt et celle de 1998, où les tarifs immobiliers ont connu les plus bas niveaux suite à l’éclatement de la bulle parisienne vers le début des années 90. La baisse des taux ne comble pas le vide A Paris, même si le taux immobilier a chuté de 1,5% en 2016, la baisse n’a pas réussi à s’équilibrer avec la montée des prix. En effet, le même appartement de 70m² est passé de 281.527 euros en 2006 à 648.541 euros actuellement. L’acheteur-emprunteur devra donc payer une mensualité de 2.700 euros en 2016, s’il n’aurait payé que 1.174 euros par mois en 2006. L’écart se creuse davantage si l’on compare le coût total entre 2016 et 1998, qui affichent respectivement des montants de 342.105 et de 187.884 euros, avec des mensualités de 783€ pour 1998 et 1451€ pour 2016. Bien que le prix du mètre carré ait augmenté de quelque 830 euros, la baisse enregistrée sur le coût total avoisinerait les 6.000 euros. Une période propice pour l’achat Cette période de la baisse du taux immobilier est la période la plus favorable pour se lancer dans un investissement foncier. Si l’on se réfère aux prix de 1998, il est certain de ne pas trouver mieux. Mais quand on compare les tarifs de 2006, la différence se fait largement sentir. En effet, si le coût total d’il y a dix ans a été de 273.161 euros, aujourd’hui, on n’enregistre plus que 232.664 euros. Le versement mensuel pour l’emprunteur est donc passé de 1.138 euros à 969 euros par mois.