Malgré le dynamisme du marché immobilier français, et l’augmentation du volume de crédits, les banques restent très vigilantes sur la question du risque, dont le coût reste minime. Progression de 77,2 % de la production de nouveaux crédits immobiliers Depuis l’année dernière, les taux des prêts à l’habitat n’ont cessé de baisser, atteignant des seuils historiques, puis battant leurs propres records de faiblesse mois après mois. Le phénomène améliorant la solvabilité de millions de ménages, les candidats à la propriété désireux de profiter de cette aubaine affluent. Résultat, la production de nouveaux crédits logement a bondi à 202 milliards d’euros, en hausse de 77,2 % ! C’est la principale conclusion d’une récente enquête de l’ACPR, l’organisme chargé du contrôle sur le secteur bancaire, concernant le financement de l’habitat par les Français en 2015. Cette forte croissance n’est toutefois pas attribuée uniquement aux nouvelles acquisitions. En effet, les rachats de crédits représentent un peu moins de la moitié des encours. L’opération, devenue très courante depuis 2015, consiste à faire racheter son crédit en cours de remboursement par un établissement concurrent, afin d’obtenir un taux plus avantageux. Suivi et coût du risque maîtrisés pour les plus grandes banques Malgré l’engouement des consommateurs pour l’emprunt à l’habitat, les banques maintiennent une politique de gestion des risques stricte. Ainsi, alors que le coût du risque relatif à ce type de prêt avait progressé continuellement depuis 2011, il a baissé de 15 % en 2015. Cet indicateur, qui correspond aux montants provisionnés par les banques pour couvrir les éventuelles défaillances des détenteurs de crédits immobiliers. Le montant cumulé pour les six plus grands groupes bancaires de France s’élève à 521 millions d’euros, ce qui ne représente qu’un pourcentage minime de leur bilan. Le coût du risque des prêts à l’habitat est même considérablement inférieur au coût du risque global de ces établissements. Néanmoins, l’ACPR soulève deux situations potentiellement dangereuses. D’une part, le taux d’endettement des ménages a augmenté à un rythme soutenu. Rapporté en années de revenus (4,34 ans), le capital moyen emprunté est revenu aux niveaux les plus hauts enregistrés en 2010. Quant aux crédits douteux, leur total brut (avant garanties et provisions) a grimpé à 13,1 milliards d’euros l’an dernier (+6,3 %).