Depuis le début de l’année, le marché immobilier français a le vent en poupe. Grâce aux taux d’intérêt toujours historiquement faibles, tous les acteurs (promoteurs, acquéreurs, vendeurs et intermédiaires) sont favorisés. Avec le maintien de la politique monétaire favorable de la Banque centrale européenne, la moyenne en France est tombée à 1,4 %, encourageant l’accès au crédit. Les taux bas encouragent l’achat de logement et l’investissement locatif Entre 16 ans, le taux des prêts immobiliers a été divisé par quatre, permettant aux candidats à la propriété d’acheter plus grand, avec un apport moindre, voire sans. En effet, sur un an, avec prix d’un bien (coût du financement compris) en repli de 7 %, les ménages peuvent s’offrir environ 83 m². Même la légère remontée des prix après 4 années de baisse consécutive n’a pas annulé le gain sur les taux. En plus des taux bas, l’activité est dopée par le PTZ et les dispositifs de défiscalisation, notamment le Pinel. Malgré ces conditions exceptionnelles, les disparités géographiques restent d’actualité, et dans les zones tendues, la situation n’évolue guère. Par exemple, en Île-de-France, l’offre est assez importante en grande couronne tandis que les logements situés au cœur de Paris sont hors de portée des primo-accédants. Dans le reste de la France aussi, certaines villes connaissent une embellie quand d’autres subissent toujours la crise. Enfin, les banques ont considérablement assoupli leurs critères d’octroi de prêts logement, mais pas pour tous. Alors que les emprunteurs solvables, mêmes jeunes, peuvent négocier un taux d’emprunt immobilier très attractif pour acheter leur résidence principale ou investir dans le locatif, les millions de demandeurs d’emploi sont privés de crédit. Le dynamisme du marché pourrait-il créer une bulle immobilière ? Pour le moment, le risque d’une bulle immobilière est minime, car les potentiels acquéreurs à la situation précaire (emploi instable) n’ont pas accès au marché, faute de financement. Le nombre de ménages a encore considérablement augmenté en août avec la progression du chômage. En attendant un ajustement des taux, les acheteurs et investisseurs, comme les professionnels de l’immobilier profitent de la situation actuelle. Un redressement pourrait intervenir en fin d’année après l’élection du nouveau président des États-Unis, poussant la Fed à initier un mouvement haussier. En outre, dans un objectif de protection des banques, la Banque de France envisage l’introduction de taux différés qui augmentent en même temps que la durée de remboursement du crédit. En effet, elles s’exposent à une perte importante sur leurs marges en cas d’accroissement des taux.