Pour la première fois, dans certains pays européens comme la Belgique ou le Danemark, des emprunteurs remboursent leur crédit immobilier à un taux variable négatif avoisinant -0,25 %. Une aubaine dont sont malheureusement privés les Français. Taux faibles, mais pas négatifs en France Dans l’Hexagone, malgré de nouvelles décotes sur les taux de crédits immobiliers, et la politique toujours favorable de la BCE, les propriétaires endettés n’ont que des chances infimes de les voir un jour tomber sous le seuil du zéro. En effet, 99,6 % des emprunts sont souscrits à un taux fixe, empêchant tout passage en négatif, à l’exception éventuellement de ceux qui renégocient leur contrat… à condition que la banque accepte. Or, pour la minorité de prêts à l’habitat à taux d'intérêt révisable, accordés en France, les banques n’hésitent pas à suspendre leur offre, de peur de voir le taux descendre en dessous de zéro. Généralement, à l’heure actuelle, le minimum se situe à 0,5 % pour les ménages qui ont opté pour un crédit révisable quelques années plus tôt. C’est le cas des emprunteurs de 2008, année au cours de laquelle les prêteurs pratiquaient des marges très faibles, de l’ordre de 0,60 %, voire 0,40 %. À taux zéro dans de rares cas ou taux positif, tous sont tenus de rembourser intégralement le capital emprunté conformément aux dispositions du Code civil. Les banques françaises refusent d’accorder des prêts révisables Dans le contexte de baisse continue des taux, contracter un emprunt immobilier révisable semble opportun, d’autant que les experts prédisent une poursuite de la tendance jusqu’à la fin de l’année. De plus, le comité de Bâle veut inciter les établissements bancaires européens à supprimer les contrats à taux fixes. L’objectif est de protéger le secteur en cas de remontée, en faisant porter la plus grande part de risque par les emprunteurs. Les banques, en revanche, ne sont pas enthousiastes à proposer des contrats à taux variable, du fait des contraintes économiques, juridiques et informatiques qu’ils leur posent. Bon nombre d’entre elles ont donc directement retiré leurs offres du marché, quand elles ne tentent pas de dissuader les emprunteurs avec des conditions contraignantes. Ainsi, il n’est pas rare aujourd’hui en matière de contrats révisables de voir appliquer des marges bancaires à 2 %, nettement au-dessus des barèmes fixes.