Avec la mise en application des textes sur l’encadrement des loyers dans la capitale le 1er août 2015, Jean-François Buet, Président de la FNAIM dénonce ce dispositif, qu’il qualifie d’« erreur historique ». L’encadrement des loyers ôte l’intérêt des investissements locatifs La loi votée le 24 mars 2014 a instauré l’encadrement administratif des locations résidentielles à Paris. Tout juste entrée en vigueur, la mesure ne fait pas que des heureux. Le président de la FNAIM redoute notamment qu’elle freine l’investissement locatif. En effet, pour les propriétaires-bailleurs, particuliers ou sociétés financières, une bonne rentabilité est indispensable pour compenser les multiples risques : vacance de location, loyers impayés, déprédation. Or, la nouvelle loi les prive de la relative liberté qui faisait l’intérêt du placement. Par ailleurs, l’esprit même de la loi n’est plus d’actualité. En effet, en 2011, lorsque François Hollande, alors candidat à la présidence, avait fait cette promesse, les loyers de relocation parisiens étaient en hausse, ce qui n’est plus le cas en 2015. Chute des investissements locatifs à Paris La conséquence immédiate de cet encadrement est la « relocalisation » des investissements hors de Paris intra-muros. Le phénomène est déjà observable : les investisseurs sont nombreux à avoir choisi les villes de la couronne, tandis que la part des investissements locatifs sur le total des achats est passée de plus de 30 % à moins de 10 %. Pourtant, avec 60 % de locataires dans sa population, la capitale a besoin des logements des bailleurs privés. ImportantL’encadrement crée donc un déséquilibre entre les communes à forte demande, mais délaissées, et celles qui voient affluer les investisseurs alors que la demande y est moindre. Autre problème, le dispositif tient compte de nombreux critères (quartier, année de construction et typologie des immeubles en fonction du nombre de pièces), mais oublie un point essentiel : l’état des logements. Pour les bailleurs, les efforts de rénovation et de réhabilitation, non valorisés, n’ont plus de raisons de se poursuivre. Autre problème majeur, en cas de contestation des loyers par les locataires, les propriétaires endettés risquent un manque à gagner important, alors qu’ils ont un crédit immobilier à rembourser ; un obstacle qui risque de freiner notablement l’investissement locatif, qui perd un de ses principaux atouts : la visibilité.