Ces derniers temps, l’investissement locatif est pointé du doigt pour ses risques, sa faible rentabilité, sa complexité accentuée par la loi ALUR… Or, pour certains spécialistes, cette perception est faussée par le taux élevé d’autogestion, qu’ils estiment être une cause essentielle de ces faiblesses. Le taux de professionnalisation est faible dans l’investissement locatif Pour les spécialistes, l’investissement locatif est pénalisé par la moindre professionnalisation du secteur, puisque c’est la plus faible parmi tous les dispositifs proposés au public. En effet, sur les quelque 6,5 millions de logements locatifs en France, la gestion est en majorité gardée par les propriétaires (70 %) plutôt que par des professionnels (30 %). L’absence d’intermédiaire concerne également les activités directement liées à la location, à savoir la sélection du locataire et l’établissement du bail, pour lesquelles un agent immobilier n’intervient que dans 50 % des cas. Et la tendance d’auto-administration des logements locatifs est à la hausse, soutenue par différents facteurs : le niveau d’information élevé des particuliers, une meilleure connaissance des fondamentaux du droit et de l’économie au quotidien, l’accès facilité à des outils d’aide à la gestion sur Internet… Le taux de professionnalisation est faible dans l’investissement locatif Pourtant, les choses ne sont pas aussi simplistes que peuvent le penser les investisseurs particuliers et la gestion de l’investissement locatif exige un certain savoir-faire, une parfaite connaissance du marché et la maîtrise de la loi et des textes règlementaires, qui évoluent constamment. Les tâches requérant l’intervention d’un professionnel sont multiples : fixer le loyer pour optimiser le taux d’occupation du logement et limiter les périodes de vacance ou éviter une rotation élevée des locataires ; évaluer la solvabilité d’un locataire et le cas échéant, effectuer le recouvrement ; et en cas d’impayé ou de litige avec un locataire mauvais payeur, engager une procédure judiciaire jusqu’à l’application de la mesure d’expulsion. De leur côté, les administrateurs de biens et agents immobiliers ont intérêt à mieux communiquer autour de leur valeur ajoutée et les avantages de recourir à leurs services. Outre leurs interventions classiques, leurs honoraires sont « neutralisés » fiscalement, car déductibles des revenus fonciers. Par ailleurs, ils proposent des assurances couvrant la vacance et les impayés à des taux très attractifs.