Les taux d'intérêt sur les emprunts immobiliers ont chuté à un niveau jamais observé depuis les années 1940. Pour les acheteurs, une question essentielle se pose : cette baisse se reflètera-t-elle sur les prix des biens ? Les taux les plus bas pour les emprunteurs Établis à 2,70 % en moyenne, les taux des emprunts immobiliers n'ont jamais été aussi bas depuis les 70 dernières années. Pourtant, les experts annonçaient en fin de 2013 un léger décollage des taux au cours du premier semestre 2014, suivi d'une remontée plus marquée dès le mois de juin. Cette nouvelle baisse arrive ainsi comme une surprise pour tous les observateurs. Les ménages qui projettent d'investir dans l'immobilier ont donc gagné du pouvoir d'achat, puisqu'à mensualité de remboursement équivalente, ils obtiennent 8 % de crédit supplémentaire pour une diminution des taux de 1 %. Dans des villes comme Rennes ou à Strasbourg, le pouvoir d'achat immobilier moyen avoisine les 70 m², mais le marché est disparate. Ainsi, dans la capitale, réputée pour sa cherté, les ménages ne peuvent généralement s'offrir que 36 m². Quel impact sur les prix sur un marché en crise ? En dépit de cette baisse des taux d'emprunt immobilier, le recul des prix est beaucoup plus lent. Conséquence, le temps est à l'attentisme pour la plupart des acheteurs. De plus, même si elles proposent des taux exceptionnels, les banques se montrent beaucoup moins conciliantes en ce qui concerne les critères d'octroi. Misant elles aussi sur la prudence, elles ne prêtent qu'aux profils présentant de solides garanties capables de fournir un apport personnel plus important (environ 10 % contre 5 %, voire 0 % auparavant). Un grand nombre de Français continuent à se voir refuser des crédits, ou doivent revoir leurs prétentions à la baisse et s'orienter vers des biens moins attractifs dans des zones moins prisées. Le volume de transactions ne devrait donc guère évoluer par rapport à 2013, avec une prévision à 730 000 sur le marché de l'ancien, soit 15 % de moins que ses meilleurs résultats. Pour les spécialistes, la relance du secteur immobilier ne repose pas sur la tendance des prix, mais bien sur la reprise de l'économie.