La capacité des ménages français à devenir propriétaire de leur logement a été notablement érodée au cours des dernières décennies. En 25 ans, la surface qu’ils pouvaient s’offrir a diminué de plusieurs dizaines de mètres carrés. En cause, les bouleversements successifs du marché immobilier conditionnés essentiellement par la hausse des prix, mais également par la fluctuation des taux d’emprunt. Un pouvoir d’achat toujours en baisse Le pouvoir d’achat immobilier des Français n’a cessé de reculer sur les vingt-cinq dernières années. Sur les 3 premiers mois de 2024, il était de 30 % inférieur à celui de 1965. Entre le début des années 2000 et 2023, la surface que peut s’offrir un ménage avec le montant du crédit qu’il peut se permettre a baissé de 25 m2. Elle est passée de 99 à 74 m2. Au cours des 3 dernières années, la diminution demeure notable. Après la crise sanitaire, les Français avaient encore la possibilité d’acheter 84 m2. Le pire épisode est probablement la période qui a suivi la crise des subprimes en 2008. À cette époque, il a enregistré un recul considérable avec 40 % de fléchissement comparé à 10 ans plus tôt. Les candidats à la propriété ne pouvaient acquérir que 58 m2. Une hausse constante des prix et des taux d’emprunt fluctuants Les tarifs immobiliers ont constamment suivi une courbe ascendante au cours de ces dernières décennies. Sur les 10 années précédentes, la progression enregistrée atteint 30 % en France métropolitaine. D’après une étude réalisée pour l’Inspection générale de l’environnement et de développement durable (IGEDD), en 2000, les primo-accédants devaient souscrire un prêt remboursable sur 15 ans pour devenir propriétaires. Malgré une légère baisse des prix sur le marché, le crédit nécessaire pour concrétiser un tel projet aujourd’hui s’amortit en moyenne sur 28 ans. Par ailleurs, la fluctuation des taux immobiliers n’a pas toujours été d’une aide aux aspirants à l’acquisition d’un logement. Si à certains moments, leur fléchissement a considérablement boosté le marché, leur hausse constitue encore un frein pour les candidats à la propriété. Sur les 3 dernières années, ils ont enregistré une progression de 2,9 %. Entre janvier et avril 2024, ils s’établissaient à 3,9 %. À retenir Le pouvoir d’achat immobilier des Français n’a cessé de reculer au cours des 25 dernières années. Un ménage doit s’endetter en moyenne sur 28 ans pour acquérir leur premier logement. Si les prix sont actuellement en baisse, les taux d’emprunt immobilier pour leur part suivent une courbe ascendante.