Les volumes de transactions sur le marché de l’immobilier français ont repris en 2015. Toutefois, malgré une tendance baissière, les prix restent « surévalués », limitant les perspectives pour 2016. Volumes en hausse, mais repli modéré des prix Depuis le début de l’année, les volumes d’échanges ont augmenté. Le secteur du neuf a initié le mouvement, avec un bond de 19 % des volumes de ventes entre janvier et juin par rapport à la même période en 2014 sur le segment promoteurs. Du côté des maisons individuelles hors promoteurs, la croissance a été de 16 % au cours du même semestre. L’ancien a suivi, les 8 premiers mois de 2015 ayant enregistré une amélioration des ventes de 10 % sur un an. En parallèle, la contraction des prix reste modérée, de l’ordre de 2 % seulement. Les facteurs de reprise des volumes La reprise des volumes cette année a été largement soutenue par les mesures de relance dans le neuf, notamment le dispositif de défiscalisation Pinel, qui succède au Duflot pour l’investissement locatif. Autorisant la location aux ascendants et descendants, et donnant le choix de la durée d’engagement (6, 9 ou 12 ans), il attire à nouveau les investisseurs. Les taux d’intérêt des prêts immobiliers ont également stimulé les ventes. Une chute de deux ans et demi, même suivie d’une légère remontée depuis la mi-mai, garde les taux à un niveau bas historique, encourageant la concrétisation de projets d’acquisition, y compris chez les primo-accédants, absents du marché ces dernières années. Rebond en 2015, mais pas de reprise durable Toutefois, les experts anticipent un ralentissement de la progression des volumes dès 2016. D’une part, l’immobilier résidentiel est pénalisé par l’absence de croissance économique, de l’explosion du chômage, des mesures fiscales de 2012-2013 et des prix encore élevés. D’autre part, l’appréciation progressive des taux et la majoration des coûts d’acquisition qu’elle induit pourraient freiner les acheteurs de biens anciens. Une réelle reprise ne sera possible qu’avec une baisse du chômage, et un repli marqué des prix pour donner un pouvoir d’achat suffisant aux ménages, d’autant que les taux remontent. Il serait par conséquent plus juste de parler de rebond pour 2015, et d’anticiper une stabilisation ou un recul mesuré en 2016.