Alors que les obstacles entravant l’accession à la propriété se multiplient, le gouvernement français a entamé cette semaine des pourparlers avec les institutions bancaires. L’objectif : explorer de nouveaux produits financiers, notamment le prêt « in fine » et le prêt hypothécaire, pour stimuler le marché immobilier. Mais ces solutions controversées sont loin de faire l’unanimité. De nouveaux dispositifs de financement Pour résoudre la crise du logement, le gouvernement a annoncé son intention de déclencher un « choc d’offre ». Selon Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, Des plans ambitieux comprenant la construction de 30 000 logements dans 22 zones prioritaires, des projets de surélévation des bâtiments et des mesures visant à simplifier les procédures de construction sont à l’étude. Christophe Béchu Bien que les professionnels du secteur aient accueilli favorablement ces annonces, le véritable débat tournait autour des nouveaux prêts immobiliers que l’exécutif compte développer, à savoir le prêt « in fine » et le prêt hypothécaire. Le prêt « in fine » implique le paiement exclusif des intérêts du prêt pendant toute sa durée, le capital étant remboursé en totalité à la fin du contrat. Ce système présente plusieurs avantages pour les investisseurs avertis. ImportantD’une part, il permet de maximiser l’effet de levier fiscal en déduisant les intérêts d’emprunt des revenus fonciers. D’autre part, il offre une grande flexibilité financière, permettant de différer le remboursement du capital et de profiter de sa trésorerie pour d’autres investissements. Néanmoins, le coût total du financement sera plus élevé qu’un prêt amortissable classique, en raison des intérêts cumulés sur la durée du contrat. Le prêt hypothécaire : un surcroît de risques pour les ménages Le prêt hypothécaire permet d’obtenir un financement en garantissant le prêt par un bien immobilier. En cas de défaut de paiement, la banque est habilitée à saisir le bien et à le vendre pour recouvrer les sommes impayées. Cette option offre une certaine sécurité aux banques, mais elle expose les emprunteurs à des risques accrus. En effet, la perte du bien immobilier en cas de défaillance peut avoir des conséquences dramatiques pour les ménages, se traduisant par une perte de leur patrimoine et un endettement important. Devant les propositions du gouvernement, la Fédération bancaire française (FBF) a d’ores et déjà exprimé ses réticences, soulignant les risques accrus pour les ménages et la fragilisation du système bancaire. De nombreux acteurs du marché, y compris les banques, prônent plutôt une stabilisation des taux d’intérêt et une baisse des prix pour relancer le marché de manière plus durable. À retenir Le gouvernement cherche à revitaliser le marché immobilier par le biais des prêts « in fine » et hypothécaire. Toutefois, le secteur bancaire émet de sérieuses réserves quant à l’efficacité de ces dispositifs. Si ces solutions peuvent s’avérer utiles pour certains profils d’emprunteurs, elles ne semblent pas constituer une réponse universelle aux difficultés actuelles.