Le rêve de devenir propriétaire s’éloigne pour de nombreux Français. Dans sa dernière note de conjoncture, l’Insee révèle une chute de la part des ménages désireux d’acquérir un bien immobilier. Cette tendance amorcée en 2022 s’inscrit dans le contexte de la crise du logement, qui impacte également le marché locatif. Des ménages frileux face à l’achat immobilier Les intentions d’acquisition de logement s’effondrent. Selon l’Institut, En juin 2024, seuls 7 % des ménages projetaient de se lancer dans une telle acquisition dans l’année, Ce qui représente un recul de 4 points par rapport à janvier 2022. ImportantCette désaffection s’explique par la cherté du crédit, les taux ayant bondi de près de trois points au cours de la période. Il en a résulté une nette baisse du pouvoir d’achat immobilier des Français. En parallèle, les coûts des matériaux de construction essentiels ont explosé en raison de la guerre en Ukraine, qui a perturbé les chaînes d’approvisionnement. Couplé à une envolée des factures d’énergie, cet enchérissement a entraîné une nette augmentation des prix des maisons ou appartements neufs. Cette situation a été aggravée par le ralentissement de la construction observé ces dernières années. Tous ces facteurs combinés ont dissuadé de nombreux candidats à l’accession à la propriété à retarder ou annuler leur projet. Des transactions et investissements en baisse Avec des ménages qui ont le moral en berne, le marché de la pierre s’essouffle. D’après les données de l’Insee au 31 mars 2024, le nombre de ventes a chuté de 11,7 % par rapport à l’automne 2023, à 822 000 unités. De même, l’investissement séduit moins depuis deux ans. Le plongeon de 30 % des mises en chantier depuis le début de l’année confirme ce ralentissement. ImportantLa crise immobilière n’a pas épargné le marché locatif. En effet, les difficultés d’accès à la propriété contraignent les ménages à prolonger la durée de leur bail, ce qui aggrave la pénurie de logements disponibles. La situation est particulièrement critique dans la capitale, avec un effondrement de 50 % du stock d'appartements locatifs au cours de l’année écoulée. Et si les taux de prêt à l’habitat commencent à refluer – et ils pourraient même retomber en dessous de 3,30 % le 31 décembre –, il est peu probable que cette évolution suffise à relancer l’activité à court terme. Pour les professionnels du secteur, Des décotes plus marquées sur les prix sont indispensables pour atténuer cette pression. À retenir Le rêve de devenir propriétaire s’éloigne pour de nombreux Français en raison de la hausse des taux de crédits immobiliers. Les prix des maisons et appartements neufs augmentent en raison de l’envolée des coûts des matières premières et de l’énergie, couplée au ralentissement de la construction. Le volume de transactions et d’investissements immobiliers diminue significativement, reflétant un marché morose. La pénurie de logements locatifs s’aggrave également à cause des ménages qui restent locataires plus longtemps. La situation particulièrement tendue dans les grandes villes comme Paris.