Selon les professionnels de l’immobilier, un dossier de location sur dix comporte aujourd’hui au moins une pièce falsifiée. Cette pratique frauduleuse est d’autant plus importante dans les villes où la tension locative est élevée. Falsification du dossier de location : une pratique exacerbée par la tension du marché Même pour les meilleurs profils, trouver un logement à louer relève parfois de la gageure. Les potentiels acheteurs immobiliers, que ce soit pour une résidence ou pour un investissement locatif, sont freinés par le coût élevé du mètre carré, et les difficultés d’accès au crédit. Dans ce contexte de forte demande les propriétaires se trouvent en position de force et se permettent d’être exigeants pour tirer le maximum de profit de leur bien. En conséquence, de nombreux postulants sont tentés de truquer leur dossier pour « embellir » leur profil et accroître leurs chances. Les salariés en CDD sont ainsi nombreux à « transformer » leur contrat en CDI, bien plus rassurant. Les fiches de paie font également partie des documents les plus falsifiés. ImportantEn un an, le nombre de fraudeurs a augmenté de 30 %. De véritables filières pour la confection de fausses pièces se sont d’ailleurs mises en place. Par exemple, un bulletin de salaire coûterait moins de 40 euros. Face au problème, les agences ont de plus en plus recours à des entreprises spécialisées pour détecter les dossiers frauduleux. Une pratique à risque pour les candidats fraudeurs Il n’y a pas de distinction de profil parmi les candidats à la location qui présentent un dossier falsifié. L’inflation et le déséquilibre du marché affectent en effet toutes les franges de la population. Pourtant, les fraudeurs courent de gros risques, car une telle pratique est passible de trois ans de prison et jusqu’à 45 000 euros d’amende. Dans les faits, la grande majorité des propriétaires se contentent de retoquer les dossiers falsifiés. Même si des problèmes sont constatés, bien peu entament des poursuites tant que les locataires continuent d’honorer correctement leurs mensualités. ImportantPour faire face aux risques de défaillance de ces derniers, les bailleurs privilégient la souscription à une garantie des loyers impayés, bien moins chère et moins contraignante qu’une action en justice. À retenir Les candidats à la location sont de plus en plus nombreux à falsifier leur dossier. La tension locative exacerbe ce type de pratique. Les postulants peu scrupuleux risquent jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende. Les propriétaires sont rares à engager des poursuites judiciaires.