Les taux de crédit et les prix de la pierre se réduisent. Néanmoins, la route semble encore longue pour que les emprunteurs retrouvent un pouvoir d’achat immobilier similaire à l’époque pré-crise. Quel bilan tirer sur le marché de l’immobilier, alors que le deuxième trimestre de l’année est déjà entamé ? D’abord, les bonnes nouvelles. Depuis début 2024, les taux d’intérêts repartent à la baisse. A la mi-avril, ils sont même tombés sous la barre des 4% en moyenne pour les prêts conclus pour une durée de 20 ans, selon Meilleurtaux. Une première depuis le mois d’août 2023, d’après les chiffres du courtier. Des taux en baisse et des banques plus flexibles Par conséquent, du côté des agents immobiliers, les prises de contact de potentiels acheteurs intéressés se font de plus en plus fréquentes. “La demande a légèrement repris au premier trimestre dans nos agences immobilières où le téléphone sonne à nouveau et où les visites sont plus nombreuses”, indiquait récemment aux Echos Yann Jéhanno, le président du réseau Laforêt. Ces sollicitations plus nombreuses sont liées, indubitablement, à l’attitude des banques, qui semblent prêtes à réouvrir les vannes du crédit. “Le buzz positif au sujet des banques qui ont réouvert les portes des prêts à l'habitat leur [ndlr les emprunteurs] redonne confiance”, ajoute Yann Jéhanno. Les signaux sont également positifs sur les prix, qui ont reculé depuis le début de l’année. Selon le dernier baromètre Se Loger - Meilleurs Agents “les prix ont déjà perdu -0,5% sur l'ensemble du territoire” sur le premier trimestre 2024. Sans oublier qu’en 2023, ils ont déjà diminué de -1,8% en moyenne à l’échelle du pays. Des logements encore trop chers Peut-on, pour autant, parler d’une fin de crise dans le secteur ? Voici la réponse de Boris Vienne, le président de l'Union nationale des notaires employeurs, à l’antenne du BFM Business le 15 avril. “La relance elle n’y est pas encore. L’envie d’acheter, on l’a perdu, on ne la retrouve pas aujourd’hui”. Il faut dire que si “effectivement, il y a une baisse des taux, elle n’est pas extraordinaire”, commente le notaire. En effet, elle est loin de compenser la brutale hausse des taux de crédit qui s’est abattue sur les Français il y a plus de deux ans, à l’époque où ils pouvaient encore emprunter à environ 1%. “Les taux, s'ils vont s'orienter à la baisse, ne reviendront pas au niveau historiquement bas de la « parenthèse enchantée » des années 2017-2022", selon Les Echos. Par ailleurs, certes, les prix fléchissent, mais pas suffisamment pour compenser ceux du début des années 2010. Pour rappel, sur les dix années précédentes, les prix ont grimpé de 28% en moyenne dans l’Hexagone, d’après Meilleurs Agents. En clair, le pouvoir d’achat immobilier des Français a fortement été altérée. Le seul point positif, c’est que la situation aurait encore pu être pire. En France, les ménages peuvent en effet se consoler sur le fait de bénéficier de prêts à taux fixes. Ceux-ci les protègent de l'envolée du coût de l'argent, et donc d'une hausse de leurs mensualités. “Une chance que n'ont pas eue leurs voisins britanniques et espagnols notamment. Dans ces deux pays, où la règle est d'emprunter à taux variables pour investir dans la pierre, le montant des échéances s'est proprement envolé” lors de la remontée des taux, expliquent Les Echos.