Le dispositif de réexamen des demandes de crédits à l’habitat refusées, mis en place en février 2024, ne sera pas reconduit en 2025. Cette décision a été annoncée par la Fédération bancaire française (FBF) en janvier dernier. Pour les prochaines semaines, le marché ne semble pas près de rebondir, malgré la baisse des taux d’intérêt. Un dispositif destiné à doper l’activité sur un marché en crise Le marché de la pierre a connu un net ralentissement ces dernières années en raison de plusieurs facteurs. La remontée des taux d’intérêt a considérablement renchéri le crédit immobilier, réduisant la capacité d’emprunt des ménages. Or, l’inflation a déjà érodé leur pouvoir d’achat, contraignant un grand nombre de Français à reporter leur projet d’acquisition d’un bien. Il faut y ajouter le durcissement des conditions d’octroi de prêt par le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF), qui a privé de nombreux emprunteurs de financement. Dans ce contexte de crise, en février 2024, les banques tricolores ont mis en place un système de « seconde chance », suite à une recommandation du ministère de l’Économie et de la Banque de France. ImportantIl offrait aux particuliers, dont la demande de crédit avait été rejetée, la possibilité de faire réexaminer leur dossier. Ce dispositif visait autant à améliorer l’accès des Français à la propriété (résidence principale ou secondaire) ou à l’investissement locatif qu’à doper l’activité. Des perspectives de reprise incertaines pour l’immobilier Cependant, le faible recours à cette mesure a conduit les banques à décider de ne pas la pérenniser. En effet, les statistiques révèlent que seulement quelques dizaines de dossiers ont été soumis à une nouvelle évaluation. Pour 2025, les experts du marché se montrent peu optimistes. Certes, les taux d’intérêt s’affichent en baisse, et sont désormais repassés sous la barre des 4 %, y compris sur les longues durées. Avec une inflation enfin maîtrisée, la Banque centrale européenne (BCE) applique à nouveau une politique monétaire accommodante, réduisant continuellement ses taux directeurs. Bénéficiant d’un coût de refinancement moindre, les banques sont plus enclines à accorder des crédits à des conditions attractives. Néanmoins, les ménages privilégient l’attentisme face à une conjoncture économique et une situation géopolitique incertaines. En outre, les prix ne refluent pas autant qu’espéré pour l’ancien, et la construction de logements neufs est toujours atone. Pour toutes ces raisons, en dépit des signes de stabilisation, les perspectives de reprise du marché à court terme demeurent incertaines. D’après la Banque de France, En fin 2024, les encours des nouveaux prêts à l’habitat (hors renégociations) se situaient autour de 10 milliards d’euros par mois, après être tombés à leur niveau le plus faible au cours de la première moitié de l’année. À retenir Le dispositif de « seconde chance » pour les crédits immobiliers refusés a été un échec et ne sera pas reconduit. Le ralentissement du marché immobilier français est dû à plusieurs facteurs, notamment la hausse des taux d’intérêt, l’inflation et le durcissement des conditions d’octroi de crédit. Malgré une baisse des taux d’intérêt, les perspectives de reprise du marché immobilier restent incertaines en raison de l’incertitude économique et de la faiblesse de la demande. Le faible recours au dispositif de « seconde chance » s’explique par le contexte économique difficile, qui a poussé les ménages à la prudence et à reporter leurs projets immobiliers.