L’essor du numérique est tel qu’il est profondément ancré dans le quotidien de la majorité de la population mondiale. Le domaine de la santé trouve aussi son compte dans les nombreuses technologies novatrices qu’il apporte. Une raison pour laquelle près de sept employeurs sur dix acceptent d’y investir au cours des cinq prochaines années. Une initiative à laquelle s’attend aussi la majorité des salariés. Interrogés dans le cadre d’une étude intitulée « Santé à la carte », la moitié des 16 000 salariés au minimum sont convaincus du manque de préoccupation des employeurs du sort de leurs collaborateurs. Une allégation que les concernés tendent à démentir en affirmant qu’ils ont à cœur le bien-être de ces derniers. Il faut savoir que la compétitivité du marché du travail est telle que les meilleurs talents doivent être fidélisés. Et le-santé y contribuerait efficacement, notamment à atténuer la différence de perception. D’autant qu’elle améliore grandement l’accès à des soins de qualité qui est l’une des principales attentes des employés. Dans les détails, les priorités diffèrent selon le pays et le contexte dans lequel il évolue. Une révolution d’envergure mondiale 1 300 dirigeants d’entreprise et pas moins de 16 000 salariés ont servi de base d’échantillon à Mercer Marsh Benefits, Mercer et Oliver Wyman dans le cadre de leur étude « Santé à la carte » portant sur la numérisation de la santé en faveur des travailleurs. Une nouvelle qui semble ravir plus d’un, comme lors de l’instauration de la mutuelle entreprise obligatoire en France en 2016, financée à 50% par les employeurs. Sauf qu’il s’agit ici d’une révolution à l’échelle internationale. En effet, 13 pays ont participé à l’analyse, dont sept sont qualifiés de pays industrialisés et les six restants appartiennent à la catégorie des émergents. Et force est de constater que les employeurs sont aussi enthousiastes que les employés à cette idée. 68% des premiers prévoient d’investir davantage dans les solutions e-santé au cours des cinq prochaines années tandis que 64% des seconds sont prêts à accueillir l’innovation les bras ouverts. Toujours est-il que l’appétence pour cette technologie est plus marquée dans les pays émergents du fait de leur forte proportion en jeunes travailleurs, avides d’innovations. En effet, 54% de leurs salariés appartiennent aux générations Y et Z contre 43% dans les pays développés. À la Directrice Offre et Services du Département Santé & Prévoyance de Mercer Marsh Benefits, Camille Mosse, de souligner : Les salariés des pays émergents sont plus nombreux à être déjà prêts pour la santé connectée. Camille Mosse. Une attente commune, mais à quelques détails près Il n’est plus à redire que le marché du travail actuel est fortement concurrentiel si bien que les employeurs ont intérêt à anticiper les besoins de leurs salariés pour ne pas se laisser devancer par les autres établissements, en termes de qualité de ressources humaines. Comme le confirme d’ailleurs Hervé Balzano, Président de Mercer Marsh Benefits pour la zone internationale et également Président Santé & Prévoyance chez Mercer. Selon lui : Les résultats de l’étude “Santé à la carte” confirment notre conviction que les employeurs qui cherchent à la fois à instaurer une culture d’entreprise orientée sur le bien-être et à retenir leurs meilleurs talents devraient envisager d’investir dans la santé connectée. Camille Mosse À savoir également que les travailleurs sont d’autant plus motivés et fidèles si leur société leur propose des dispositifs en liaison au bien-être et à la santé, qu’il s’agisse d’accès à des clubs de sport ou à certaines formules d’assurances. Mais pour en revenir à la santé connectée, il faut croire que l’intérêt pour les diverses solutions de santé varie selon le contexte de chaque pays considéré. La plupart des salariés se penchent, par exemple, sur une application pouvant aider à trouver le meilleur médecin ou contribuer à un suivi médical plus en adéquation avec leur localisation ainsi qu’à leurs disponibilités. En Chine, pourtant, la possibilité de disposer d’un « robot compagnon » soutenant le maintien en bonne santé des seniors à leur domicile est qualifiée comme étant la meilleure des e-solutions. De fait, 76% des salariés chinois ont un parent âgé à leur charge. Les Britanniques, quant à eux, attendent la mise au point d’un outil d’autogestion des maladies chroniques. Enfin, pour les Français, la digitalisation de la santé devrait servir de leviers pour l’optimisation du système, mais la participation humaine dans le parcours de santé demeure primordiale.