Le développement de la e-santé est issu de l’évolution de la technologie numérique et du monde médical. Après des années de recherches et d’expérimentation, le secteur semble désormais fin prêt à révolutionner les pratiques et les approches traditionnelles dans le milieu. En effet, les technologies, les professionnels et la conjoncture sont actuellement propices au déploiement de ce marché. De la télémédecine à la mutuelle en ligne, l’avènement du numérique apportera forcément de nombreux changements dans le secteur de la santé. La durée nécessaire pour mener à bien cette mutation reste toutefois incertaine en raison des différents enjeux sur le plan sanitaire, économique et sociétal. Néanmoins, les progrès réalisés dans le domaine laissent présager une concrétisation imminente de la e-santé. Le secteur sera valorisé à 211 milliards d’euros dans le monde à l’horizon 2023 selon les spécialistes. À titre de comparaison, le marché français de la e-santé est actuellement estimé à 4 milliards d’euros. Les analystes prévoient ainsi une accélération de la croissance de la filière à l’international dès cette année. Un lieu d’échange dédié à la e-santé Castres-Mazamet Technopole a créé l’Université d’été de la e-santé dans le cadre de ses programmes visant à valoriser et à animer les filières d’innovation. L’initiative propose depuis 14 ans un espace d’échanges et de réflexions pour les différents acteurs de ce marché émergent. Cette année, elle sera accueillie par l’École d’Ingénieurs ISIS de Castres le 30 juin et le 1er juillet prochains. La 14ème édition de l’Université d’été se concentrera sur quatre grandes thématiques, à savoir les marchés, les protagonistes, les technologies ainsi que les usages de la e-santé. À travers ces axes de réflexion, les organisateurs cherchent à donner une vue d’ensemble sur la situation actuelle du secteur. Les participants pourront ainsi mesurer l’ampleur des nombreux défis à relever dans le domaine, identifier le rôle crucial de l’interopérabilité et faire état de l’implication des principaux acteurs concernés. En effet, en dehors des professionnels de santé, le développement de la e-santé dépend également de l’engagement des patients, des pouvoirs publics, des industriels, etc. Comme le souligne la directrice de Castres-Mazamet Technopole, Virginia Doan : Une nouvelle fois cette année, l’Université d’été de la e-santé […] réunira les meilleurs experts dans le domaine et offrira un terrain d’échanges unique sur une thématique à forte croissance, véritable réservoir d’innovations sociales et technologiques. Virginia Doan Des conditions favorables en 2020 La France réunit aujourd’hui tous les critères pour favoriser l’avènement de la e-santé, notamment avec le remplacement de l’ASIP Santé par l’ANS (Agence du numérique en santé). De plus, la télémédecine, à travers la téléexpertise et la téléconsultation, dispose désormais d’un cadre réglementaire spécifique et de financements dédiés. Ce domaine affiche une progression annuelle de 23 à 36 %. D’autre part, le partage d’information et l’accès aux données seront facilités par la mise à disposition du DMP (dossier médical partagé). Ce carnet de santé dématérialisé permettra à terme d’améliorer la relation entre les patients et les praticiens. Ainsi, selon les spécialistes, le DMP jouera bientôt un rôle essentiel dans le secteur santé en raison de sa grande praticité. En dehors de l’Hexagone, les applications concrètes de l’intelligence artificielle dans le domaine de la santé, notamment aux États-Unis et en Chine, annoncent également le développement imminent de la e-santé à l’échelle mondiale. L’Irlande du Nord, pour sa part, a introduit des outils numériques dans la formation de ses professionnels de santé. En somme, 2020 se révèle prometteuse pour le marché de la e-santé. Toutefois, malgré cette conjoncture favorable, la transition ne se résume pas à utiliser des outils numériques dans le milieu médical. L’enjeu réside dans l’usage concret de ces innovations pour réinventer le secteur de la santé.