Alors que de l’autre côté de l’Atlantique, la croissance pour le deuxième trimestre 2018 atteint 4,1 % en rythme annualisé, celui de l’Hexagone s’est limité à 0,2 %, en dessous de la moyenne trimestrielle de 2017 (0,7 %). Dans la continuité du début d’année, la consommation et le PIB national ont faibli. Conjoncture économique moins favorable Alors que les dépenses des ménages tirent généralement l’économie française vers le haut, elles ont baissé de 0,1 % entre le 1er avril et le 30 juin. En parallèle, le déséquilibre du commerce extérieur en faveur des importations a contribué pour 0,3 point de pourcentage au repli de la croissance. Heureusement, grâce au 0,3 % point de PIB des stocks et d’une amélioration de 1,1 % de l’investissement des entreprises, la croissance a pu rester positive. Cette situation est due à plusieurs facteurs, notamment l’inflation et les mouvements sociaux. Ainsi, les ménages ont dépensé 3,2 % en moins en transports (contre +1 % entre janvier et fin mars) tandis que les prix du pétrole et la fiscalité sur les carburants ont augmenté et que l’inflation a grimpé à 2,3 % en juillet, un niveau qui n’avait plus été observé depuis mars 2012. Enfin, le relèvement de la CSG a plombé le pouvoir d’achat des Français, en particulier les retraités, ce qui a conduit notamment à une recrudescence des demandes de rachat de crédits. Cette opération permet d’alléger les mensualités de prêt des ménages endettés, et ainsi, de rééquilibrer leur budget, évitant ainsi d’importantes difficultés à court terme. À l’international, d’autres éléments contribuent à cette conjoncture moins favorable : les inquiétudes autour du Brexit et de la situation politique en Italie, la hausse des cours du pétrole, l’inflation et de l’euro, le recul plus lent du chômage. Espoir d’une reprise pour le second semestre La situation devait s’améliorer en fin d’année avec : la stabilisation de l’inflation, la deuxième diminution des cotisations sociales en octobre, le dégrèvement de la taxe d’habitation. La météo devrait également être plus clémente. Sur le front de l’emploi, l’Exécutif poursuit ses réformes avec la loi « avenir professionnel » pour lutter contre le manque de compétences et faciliter les embauches pour les entreprises sur un marché marqué par un taux de chômage de 9,2 %. Pour 2018, la Commission européenne, l’Insee et le ministère de l’Économie et des Finances misent sur une croissance de 1,7 % après un pic à 2,2 % l’an dernier. Ils comptent notamment sur les efforts du président de la République pour attirer les investissements étrangers, profitant entre autres du Brexit pour séduire les entreprises financières implantées dans la capitale britannique. À condition que la canicule ne ruine pas les espoirs d’un rebond de la croissance pour la période estivale.