Cette année, les dettes de l’État frôlent les 100 % du PIB. A priori, ce taux très élevé ne doit pas avoir d’impact sur le système, à part un ralentissement de la croissance au cas où les impôts augmentent. Ce sont plutôt les dettes privées qui inquiètent les autorités, notamment le crédit immobilier qui connaît un dynamisme alarmant. Dettes privées et publiques sont en train d’augmenter Important Le ratio des dettes contractées par les entreprises et les ménages est plus élevé en France que chez les autres pays de l’Europe. À la fin du premier trimestre, les dettes privées incluant le prêt pour l’habitat et le rachat de crédit représentaient 73 % du PIB contre une moyenne européenne de 61 %. Les dettes publiques, pour leur part, devraient s’élever à 98,7 % du PIB fin 2018. Elles pourraient ponctuellement atteindre la barre des 100 % au cours de l’année. Le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) s’est montré particulièrement préoccupé de la hausse du volume des emprunts immobiliers. Les dettes privées risquent d’avoir des conséquences inquiétantes sur le système financier. En revanche, l’impact du taux élevé des dettes de l’État est moins problématique sur le court terme. L’importance des dettes publiques pourrait affecter la croissance Important Si l’État décide une hausse des impôts face à l’augmentation de ses dettes, la croissance va ralentir. De même, l’affectation de fonds au paiement des intérêts de ces crédits va rogner les montants à investir. Toutefois, les conséquences d’une dette publique à 100 % du PIB ou au-delà ne sont pas forcément catastrophiques. Pour Xavier Timbeau, de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), ces dettes auront inévitablement une répercussion sur la croissance, mais il n’est pas aisé d’établir : « Un seuil à partir duquel la dette publique devient un problème ingérable ». Xavier Timbeau D’après Denis Ferrand, le directeur général de COE-Rexecode, le niveau des dettes publiques n’atteindra pas la barre symbolique des 100 % fin 2018 et fin 2019, qui sont : « Les dates les plus importantes pour la Commission européenne ». Denis Ferrand Pour l’instant, aucune explosion n’est à craindre. Les taux d’intérêt au plancher permettent de maintenir au plus bas les taux des obligations étatiques.