Deux fois par an, la Banque de France procède à l’évaluation des risques auxquels s’expose le secteur financier français. Outre trois facteurs relativement faciles à gérer, l’endettement du privé constitue le danger majeur. Il semble que la propension des ménages français à recourir aux crédits accroît le risque d’une crise à moyen terme. Quelles sont les menaces à craindre ? Assurer la stabilité financière d’un pays implique d’identifier les menaces qui pèsent sur lui afin de les contourner ou de se préparer à les affronter. La dernière étude de la Banque de France sur les risques auxquels est exposé le secteur financier français a permis d’isoler quatre éléments : Les modifications structurelles du système : suivre le développement des technologies digitales et des nouveaux acteurs, mais également dompter les divers coûts s’impose ; L’évolution des taux d’intérêt au niveau européen : une augmentation soudaine de ces taux historiquement bas pourrait avoir de graves conséquences ; Les menaces relatives à l’évolution du marché : la politique économique des États-Unis et celle du nouveau gouvernement italien sont notamment à surveiller ; L’endettement du secteur privé non financier : aussi bien celui des ménages que celui des entreprises commencent à prendre des proportions inquiétantes. Les dettes du privé en nette augmentation La hausse des dettes des ménages en France est de +5,7 %. Cette évolution est notamment favorisée par les emprunts immobiliers. Les Français continuent de profiter des taux extrêmement bas et des conditions avantageuses proposés par les banques et les organismes de crédits. Certains en usent pour procéder au rachat de crédit afin de restructurer les prêts de manière à alléger les mensualités et d’avoir une marge de mouvement dans leur budget. Par ailleurs, l’endettement des entreprises a augmenté de +5,1 % sur une année (chiffres officiels pour avril 2018). Sa hausse est notamment soutenue par celle des dettes obligataires et celle du crédit bancaire. Les prévisions pour le deuxième trimestre 2018 annoncent une croissance constante de l’endettement du secteur privé non financier, avec les risques qui les accompagnent.