Le port du masque durant l’accouchement a dernièrement suscité une vive polémique en France. Le 9 novembre 2020, le gouvernement a fait part de sa position sur le sujet à travers un communiqué. Il y déclare que le port du masque par la parturiente est recommandé en présence du personnel soignant. Cela dit, il ne s’agit pas d’une obligation. L’arrivée d’un enfant est une expérience unique qui nécessite de bien se préparer. Certains futurs parents suivent des cours prénataux tandis que d’autres se mettent à la recherche d’une bonne mutuelle maternité. La grossesse est également une période marquée par de nombreuses inquiétudes. Depuis la crise sanitaire, les témoignages émis sur les réseaux sociaux par des femmes qui ont dû accoucher tout en étant masquées sont devenus une source d’angoisse supplémentaire pour les futures mères. Face à cette situation, le gouvernement a consulté le HCSP (Haut Conseil de santé publique). Il a également rappelé qu’en dépit de la pandémie, il faut que l’accouchement demeure un moment privilégié. Que préconise le HCSP ? Selon le HCSP, il est préférable que la parturiente porte un masque chirurgical pendant l’expulsion, qu’elle soit ou non contaminée par le Covid-19, lorsque le virus circule fortement. Les soignants présents doivent également être masqués. L’instance est toutefois consciente que certaines femmes ont mal vécu l’accouchement sous masque, voire ont été traumatisées par cette expérience. Elle estime ainsi que la mesure ne doit pas être imposée. Le CNGOF (Collège national des gynécologues et obstétriciens français) est du même avis. Plusieurs membres du gouvernement y adhèrent également. Il s’agit notamment de : Oliver Véran, ministre de la Santé ; Élisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l'Égalité des genres ; Adrien Taquet, secrétaire d'État à la Protection de l'Enfance. Ces derniers ont notifié leur position dans un communiqué paru le 9 novembre 2020. Quelles sont les recommandations dans les autres pays ? Le HCSP a inventorié les recommandations internationales en matière de port du masque par les parturientes. À l’issue de son analyse, l’instance a constaté que cette question est abordée par un nombre infime de pays. De plus, ces derniers n’ont formulé ni consigne ni contre-indication. Dans un avis récemment publié en ligne, le HCSP note que les scientifiques ne s’accordent pas sur la diffusion d’aérosols par la parturiente pendant les efforts expulsifs. Il détaille : Cette phase n’est pas considérée comme un acte générant des aérosols, même s’il existe des arguments expérimentaux laissant envisager que, du fait de l’hyperventilation, la femme soit susceptible d’excréter du virus SARS-CoV-2. Les seules recommandations relevées par l’instance concernent le port du masque de type FFP2 par le personnel médical qui se trouve dans la salle d’accouchement. Cette mesure est d’autant plus indiquée si la future mère s’est avérée positive au Covid-19 ou en a développé des symptômes.