À Marseille, l’hôpital Nord s’est doté d’un appareil qui permet de mieux traiter les tumeurs cancéreuses, et ce, sur un laps de temps moins long. L’établissement de santé est le premier dans l’Hexagone et le deuxième sur le Vieux Continent à utiliser une telle machine. Les soins des patients devraient commencer à partir de fin novembre 2020. En tant qu’affection de longue durée, le cancer permet de bénéficier d’une prise en charge à 100 % par l’Assurance Maladie pour le ticket modérateur. Il en va de même pour les actes et les médicaments exclusivement liés à la maladie ainsi que les soins de confort. Ne permettant de prétendre à aucun remboursement, d’autres dépenses sont entièrement assumées par le patient. Tel est par exemple le cas du forfait hospitalier et des dépassements d’honoraires. Néanmoins, le malade peut solliciter sa s’il en a souscrit. En France, le traitement du cancer est révolutionné par un robot ultra-précis acquis par l’hôpital Nord à Marseille. Des performances incomparables L’appareil dont s’est doté l’hôpital Nord a été baptisé CyberKnife S7. Il équipe l’unité de radiothérapie stéréotaxique de la structure. Selon le chef de ce service, le professeur Didier Cowen, ce robot apporte un véritable espoir aux cancéreux qui se comptent par milliers et qui suivent chaque année des séances de radiothérapie. Il détaille les performances de la machine en indiquant notamment qu’elle est en mesure d’anticiper le mouvement d’une tumeur. Jusque-là, aucun autre appareil n’a été capable de remplir une telle fonction. Par ailleurs, le CyberKnife S7 peut envoyer sur une période plus courte une plus grande quantité de rayons. Ainsi, le robot permet de réaliser de la radiothérapie stéréotaxique hyperfractionnée, selon le professeur Didier Cowen. Ce dernier explique : […] Ce terme alambiqué signifie que, avec un appareil aussi précis, on peut multiplier par cinq ou dix les doses envoyées sur la tumeur et réduire dans le même temps le nombre de séances. Par exemple, pour un cancer de la prostate qui nécessitait 35 à 40 séances, on peut envisager avec cette machine de traiter la tumeur très rapidement, en trois à cinq séances. Didier Cowen Une technologie encore rare dans le milieu hospitalier L’hôpital Nord s’est procuré le CyberKnife S7 l’été dernier. Il a déboursé 4,7 millions d’euros pour l’obtenir. La mise en service de l’appareil doit encore être validée par l’Autorité de sûreté nucléaire. L’établissement hospitalier estime qu’il permettra de soigner les premiers malades à partir de fin novembre 2020. Pour l’heure, seul l’hôpital Nord dispose d’une telle machine en France. En Europe, l’on ne retrouve qu’un seul autre prototype à Florence. Cette technologie a initialement été conçue pour servir dans l’industrie automobile. C’est ce que révèle le professeur Didier Cowen. Elle y est utilisée pour effectuer des soudures extrêmement nettes. En étant associé avec un appareil en mesure d’envoyer une dose de rayons, le robot permet de cibler de manière très précise une tumeur cancéreuse. Contrairement aux traitements classiques, la surface irradiée est cette fois-ci beaucoup moins grande. Le professeur Didier Cowen commente : Ça nous évite de « tirer » à côté. Habituellement, pour atteindre une tumeur, on irradie une zone plus large, et cela peut avoir des effets secondaires aigus. Didier Cowen Grâce à cette prouesse, les effets indésirables de la radiothérapie sont limités.