Selon la Cnam (Caisse nationale d’assurance maladie), les Français ont dépensé moins en matière de santé depuis le 17 mars dernier. Par ailleurs, le niveau de prise en charge des soins de ville a reculé de 13,2 % au cours des dix derniers jours du mois de mars 2020, par rapport à la même période l’année dernière. Les professionnels dans le domaine de la mutuelle santé ont constaté un recul significatif des remboursements vers la fin de mars 2020. Cette baisse contraste légèrement avec la hausse constatée durant le premier trimestre, à raison de 0,2 % par rapport à l’année dernière. La Cnam s’est surtout concentrée sur les chiffres des dix derniers jours du mois de mars pour mettre en exergue les effets du confinement sur la couverture santé dans l’Hexagone. Les assurés ont notamment eu tendance à limiter les frais liés à certains actes médicaux considérés comme non essentiels durant cette période. Ils ont donc reporté les traitements en orthophonie ou encore en orthoptie. Résultats mitigés pour le premier trimestre 2020 Depuis janvier dernier, les dépenses en matière de soins de ville ont été fortement affectées par le recul de la consommation de soins médicaux dans l’Hexagone. En effet, ce type de soins a seulement progressé de 1,3 % durant le premier trimestre. Sur toute cette période, les actes dans le secteur dentaire et autres soins médicaux ont reculé de 4 %. Durant les trois premiers mois de l’année, les généralistes ont aussi enregistré une baisse du nombre de consultations, à hauteur de 5,7 %, contre 3,4 % pour les spécialistes. Le repli est encore plus important pour les soins dentaires, s’établissant à 8,4 %. En revanche, les prises en charge de soins d’auxiliaires médicaux ont augmenté de 1 % sur cette période. Les soins de masso-kinésithérapie ont aussi progressé de 1,4 %. De même, une hausse de 3,1 % a été constatée pour les soins infirmiers. D’autre part, la prise en charge des analyses médicales a baissé de 1,2 % depuis le début de l’année. Les remboursements de transports, quant à eux, ont enregistré une augmentation de 1,3 %. Concernant les paiements d’indemnités journalières, ils ont progressé de 8,2 % durant le premier trimestre 2020, soit une hausse de 6,3 % en un an. Les remboursements de médicaments ont également connu une augmentation de 6,0 %. Tendance globale à la baisse au cours des dix derniers jours de mars L’activité des orthoptistes, orthophonistes et pédicures a baissé de 85 % sur les dix derniers jours de mars par rapport à la même période l’année dernière. Le recul est de 50 à 60 % pour les sages-femmes et les masseurs-kinésithérapeutes d’après les chiffres communiqués par la Cnam. Les spécialistes, quant à eux, ont réalisé 60 % de soins en moins. Les généralistes ont aussi fait état d’une diminution de 30 % au niveau des consultations. Néanmoins, la téléconsultation a permis d’atténuer en partie ce repli généralisé. Sans ce dispositif, le recul aurait pu atteindre 40 %. De leur côté, les infirmiers et les activités de la LPP (liste des produits et prestations) ont constaté une baisse de 10 %. Le recul a aussi touché les indemnités relatives aux arrêts de travail et aux maladies professionnelles qui ont chuté de 2 %. En revanche, une hausse respective de 16 % et de 30 % a été signalée pour la prise en charge de médicaments et les paiements d’indemnités journalières de maladie. L’augmentation des remboursements en pharmacie s’explique par la simplification de la remise de médicaments durant le confinement selon la Cnam. Les patients pouvaient en effet utiliser d’anciennes prescriptions pour s’en procurer.