Le Maroc a été obligé d’accélérer la digitalisation de son administration en raison de la crise du Covid-19. En effet, de nombreux fonctionnaires ont dû basculer en télétravail à cause des mesures sanitaires en vigueur dans le pays. Ayant découvert les nombreux atouts de ce système, l’exécutif envisage désormais d’intégrer le travail à distance dans l’organisation de la fonction publique. Au Maroc, les agents de l’administration publique bénéficient d’une multitude d’avantages, dont la mutuelle fonctionnaire et les indemnités diverses. Ainsi, ils peuvent s’inquiéter face à une éventuelle modification de leurs conditions de travail. La fonction publique a tenu à les rassurer par rapport à ce sujet. Cela dit, ils n’auront pas droit à des privilèges supplémentaires non plus. Durant le confinement, de nombreuses institutions se sont rendu compte que certains agents se révélaient plus productifs en télétravail. L’administration a donc décidé d’adopter définitivement ce système à travers un projet de décret récent. Elle pourra ainsi optimiser le rendement de ses agents et gagner nettement en efficacité. Droits et obligations inchangés Selon le projet de décret, les futurs travailleurs à distance auront exactement les mêmes droits et obligations que les agents évoluant dans les locaux de l’administration. Ils seront donc couverts en cas d’accident de travail, bénéficieront de congé maladie, etc. D’un autre côté, ces fonctionnaires seront tenus de respecter les consignes et l’organigramme de leur établissement respectif. Cette nouvelle organisation nécessite la mise en place d’une commission nationale dédiée au suivi et à l’évaluation du télétravail au sein de l’administration. L’opération sera supervisée par le premier concerné, à savoir le département de la fonction publique. À ce stade du projet, la commission devrait comprendre des représentants issus de différentes branches de l’administration. Ses membres proviendront notamment de l’Agence nationale du développement numérique, du Secrétariat général du gouvernement ainsi que du ministère des Finances et de celui de la Fonction publique. Cette composition pourrait encore évoluer entre-temps et sera définitivement connue lors de l’émission du décret. Autorisation sur un an renouvelable Ledit système requiert une évaluation de la productivité de l’agent sur toute la période où il a travaillé à distance. Le fonctionnaire concerné bénéficiera d’un renouvellement de son autorisation de télétravail pour un an si les résultats sont probants. Cela dit, le passage vers ce mode de travail dépend foncièrement de la direction de chaque établissement. Le demandeur doit présenter sa candidature 60 jours avant la fin de la période initiale. Selon le projet de décret (article 6) : C’est le directeur de l’administration qui décide d’accorder le travail à distance aux fonctionnaires. Cette décision comprend les tâches et missions concernées par ce dispositif, les objectifs assignés, le lieu et la durée du télétravail, les règles à suivre pour la protection des données… Le directeur peut également mettre fin à ce système à tout moment si nécessaire. Outre l’inefficacité du travailleur, le retour au siège peut être dicté par les besoins du service concerné.